Les bois archéologiques d'époque romaine découverts en Égypte sont pour la plupart dans un bon état de conservation en raison du milieu aride. Leur analyse, qu'elle soit xylologique ou dendrochronologique permet d'aborder plusieurs problématiques : provenance des essences, modes de débitage et usages du bois, mais aussi environnement. En effet, les arbres sont des archives naturelles qui au travers de la lecture de leurs cernes de croissance livrent de précieuses données sur leur environnement (type de peuplement, transformation de leur milieu, tendance climatique, etc.). En Égypte, la plupart des essences d'arbres locales, se développant aux abords du Nil et dans les principales oasis, sont fortement conditionnées par le climat et les épisodes de crue. Ces arbres constituent de parfaits candidats pour restituer les variations climatiques pour cette partie de l'Empire, mais présentent peu de cernes, ces derniers n'étant pas toujours lisibles et s'interdatant difficilement. L'étude des bois importés, particulièrement nombreux dans le domaine funéraire, notamment ceux de conifères (cèdre, pins, genévrier, etc.), offre alors de plus grandes possibilités dendrochronologiques. L'analyse conjointe de ces bois locaux et importés permet de confronter des espèces ainsi que des modes de croissance de plusieurs origines géographiques aux climats parfois contrastés. Cet article présente les premiers résultats obtenus à partir de plusieurs collections d'objets en bois de l'Égypte romaine, incluant des étiquettes de momie. Cette recherche en cours s'intègre au sein d'un projet FNS pluridisciplinaire, dirigé par Sabine R. Huebner, au sein des universités de Bâle et de Genève, qui traite de l'interaction entre les changements climatiques, le stress environnemental et les transformations sociétales de l'Empire romain au courant du III e siècle de notre ère. ABSTRACT. The archaeological wood from the Roman period discovered in Egypt is mostly in a good state of preservation due to the arid environment. Its analysis, whether xylological or dendrochronological, makes it possible to address several issues: the origin of the species, the cutting methods and uses of the wood, but also the environment. Indeed, trees are natural archives which, through the reading of their growth rings, provide precious data on their environment (type of forest stand, transformation of their environment, climatic trends, etc.). In Egypt, most of the local tree species along the Nile and in the main oases are strongly conditioned by the climate and flooding episodes. These trees are perfect candidates for reconstructing the climatic variations in this part of the Empire, but they have few rings, which are not always readable and are therefore difficult to distinguish. On the other hand, the study of imported woods, particularly numerous in the funerary field, notably certain conifers (cedar, pine, juniper, etc.), offers greater dendrochronological possibilities. The joint analysis of these local and imported woods makes it possible to compare species and ...