En une vingtaine d’années, Vladimir Poutine a fait de la Russie une puissance active en Méditerranée. Sur les plans économique, politique et militaire, Moscou s’est érigée en alternative crédible à Washington en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. En 2001, pour la Russie, la stabilité était du côté d’un partenariat avec les États-Unis. En 2011, les Américains étaient perçus comme une menace à cette stabilité dans le monde arabe. Aujourd’hui, la Russie se contente de gérer une instabilité qu’elle a elle-même provoquée en envahissant l’Ukraine. Isolée en Europe, elle ne l’est pas en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Le scepticisme de la Russie devant les soulèvements arabes aurait pu faire craindre
un nouvel éloignement entre Moscou et ses partenaires moyen-orientaux après ceux consécutifs
à l’invasion de l’Afghanistan et à la chute de l’urss. Au contraire, la crise syrienne,
après la déconvenue libyenne, a permis à la Russie de jouer un rôle incontournable. Cela
traduit évidemment une évolution dans la conception de la sécurité du territoire russe
lui-même. Depuis le début du conflit, et cela explique une acception plus large de la notion
de « terrorisme », la Russie affirme défendre avant tout l’État. Le délitement de l’État est
synonyme pour Moscou d’autoroutes pour un djihad transnational subi aussi bien à l’extérieur
de ses frontières (Afghanistan) qu’à l’intérieur de celles-ci (Tchétchénie).Russia’s scepticism towards the Arab uprisings could have led to renewed
estrangement between Russia and the Middle East, comparable to the situation after the
invasion of Afghanistan and the fall of the ussr. Instead, the Syrian crisis, after the
setback in Libya, has given Russia the opportunity to play a central role. Obviously, this
reflects an evolution in Russia’s conception of its own territorial security. Since the
beginning of the conflict, Moscow has claimed to be defending the state rather than the
regime. This explains the widened acceptance of the word “terrorism.” For Moscow,
disintegration of the state paves the way for transnational jihad that has already
threatened Russia both within its borders (Chechnya) and without (Afghanistan).El escepticismo de Rusia frente a las revueltas en los países árabes hubiera podido
hacer temer un nuevo alejamiento entre Moscú y sus socios del Oriente Medio tras las
revueltas que ocurrieron después de la invasión de Afganistán y la caída de la urss. Por el
contrario, la crisis siria, tras la decepción libia, permitió a Rusia desempeñar un papel
esencial. Esto traduce evidentemente una evolución en la concepción de la seguridad del
mismo territorio ruso. Desde el comienzo del conflicto, y esto explica un sentido más amplio
de la noción de “terrorismo”, Rusia afirma defender ante todo el Estado. El desmantelamiento
del Estado es sinónimo para Moscú de autopistas para un “yihad” transnacional que se sufre
tanto fuera de sus fronteras (Afganistán) como dentro de ellas (Chechenia)
L’intervention militaire en Libye en 2011 est l’un des facteurs qui expliquent la posture de défiance adoptée par la Russie à l’égard de ses interlocuteurs occidentaux. Au-delà de cette défiance, que l’on retrouve notamment en Syrie, la Russie déploie sur le théâtre libyen une politique multifacette dont les outils sont parfois contradictoires : du droit à l’usage de la force et à la clandestinité, de l’unilatéralisme à la concertation entre puissances et à la médiation.
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