De nombreuses femmes se sont retrouvées mères d’enfants nés d’un viol qu’elles avaient subi pendant le génocide de 1994. Ces rescapées du génocide ont été violées, torturées et parfois laissées pour mortes par les génocidaires. Elles se sont retrouvées avec des enfants qu’elles n’avaient pas désirés et dont l’existence même leur a souvent valu d’être rejetées par leur famille et mises au ban de la communauté. Les enfants considérés comme les enfants des bourreaux n’ont pas pu bénéficier d’une famille accueillante et aimante. Leurs mères n’ont pu bénéficier pour les élever ni d’un tissu affectif soutenant ni de l’aide financière octroyée pour les enfants rescapés du génocide. Nous sommes parties à leur rencontre pour voir ce qu’étaient devenues ces familles stigmatisées, précarisées affectivement et paupérisées matériellement vingt ans après les massacres. L’objectif de l’étude était de relever les fragilités et les ressources psychiques et relationnelles dont disposent ces familles, afin de dégager les moyens et les conditions d’un dispositif systémique susceptible d’aider ces enfants nés du viol et leurs mères à se relever et à se reconstruire.
Dans cet article nous nous intéressons au phénomène de radicalisation et tentons de comprendre pourquoi les adolescents sont le public cible le plus concerné par la radicalisation djihadiste. En nous basant sur une méthodologie de type inductive (Grounded Theory Method) et sur des entretiens réalisés avec des jeunes radicalisés, parents et professionnels, nous avons réalisé une recherche dont l’objectif est d’apporter des éléments de réponses à cette question. Les résultats de celle-ci rendent compte de la radicalisation comme d’une tentative de trouver des solutions à différentes problématiques que peut rencontrer un adolescent au 21 e siècle. La stigmatisation, un mythe d’auto-engendrement intégré et véhiculé par la société, des parents qui s’effacent ou encore une diminution des possibles liens d’appartenance autour de l’adolescent semblent compter parmi les facteurs auxquels certains jeunes fragilisés par la vie sont confrontés. L’offre djihadiste à laquelle il/elle serait exposé(e) par hasard pourrait alors prendre place comme solution radicale au mal-être de celui ou celle qui se sentirait en danger dans son sentiment d’exister.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.
Cet article a pour objectif d’explorer la mémoire dans sa dimension traumatique et de proposer un dispositif qui permette de mobiliser une « mémoire thérapeutique » en vue de retrouver une mémoire explicite narrative et autobiographique. Ce dispositif découle des recommandations faites afin d’éviter la réactivation traumatique et les conduites dissociantes. Dans le contexte du traumatisme psychique, nous allons montrer comment l’emploi d’un objet flottant appelé le blason peut venir initier une certaine forme de résilience dans le fonctionnement psychique de l’individu. L’utilisation du blason permettra de revenir sur les événements traumatiques pour, dans le même temps, se reconnecter à une mémoire fonctionnelle. En mettant l’accent sur la dimension émotionnelle et sur la communication analogique, le blason évite de tomber dans le piège des mots dont le risque serait d’entraîner une réactivation traumatique. Au travers de deux situations proposées (une modalité de passation individuelle et une passation familiale), nous mettons en évidence qu’en démarrant la mise en récit sur un niveau analogique d’un vécu d’ordre traumatique, on peut accéder à la « mémoire traumatique » tout en initiant un mouvement résilient et créatif d’une élaboration jusqu’alors impossible voire problématique.
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