Tourisme et patrimoines immatériels du cheval Alix BOIROT, Là où vont les garçons : une anthropologie du tourisme festif (Lloret de Mar, Costa Brava) Thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, EHESS, sous la direction d'Irène Bellier et Saskia Cousin, soutenue le 9 décembre 2020
Ce texte est le compte rendu d'une table ronde organisée lors du séminaire TRIP (tourisme, recherches, institutions, pratiques).1 La crise sanitaire mondiale a impacté le travail de terrain de nombreuses manières. Les déplacements contraints, les mesures de distanciation sociale, la fermeture des lieux culturels et de restauration ont bouleversé nos habitudes de recherche. Les chercheur•e•s analysant le tourisme ont souvent eu la sensation de voir leur objet disparaître soudainement. Les images des rues désertées des villes hypertouristifiées telles que Venise, le Mont-Saint-Michel ou Paris ont fait le tour du monde. À quoi bon étudier le tourisme sans touristes ? Un sentiment de frustration a, dans un premier temps, traversé certains étudiant•e•s et chercheur•e•s : on leur avait dérobé leur terrain. Pourtant, une fois le choc passé, de nombreuses initiatives se sont mises en place pour s'adapter à la nouvelle situation. D'une part, l'absence même peut devenir un objet de recherche ; d'autre part, le flux touristique s'est certes réduit et déplacé mais il n'a pas totalement disparu. Par ailleurs, se trouver au coeur d'une crise constitue une opportunité de documenter, analyser et observer un moment très particulier. C'est ainsi que des blogs d'ethnographie comme « Anthropocorona : ce que Corona fait de nous, ce que nous faisons avec Corona 1 » ont vu le jour pendant le premier confinement pour permettre aux anthropologues -dispersé•e•s dans différents pays en fonction de leur terrain d'enquête -de livrer leurs analyses et de participer à une écriture collective.
2En outre, la crise a permis de révéler des impensés : ainsi, en France, l'absence de touristes étranger•e•s mettait en valeur le tourisme domestique, pour lequel des indicateurs précis manquaient. Et puis, Covid ou non, tous les chercheur•e•s en sciences sociales sont régulièrement confrontés à des obstacles sur leur terrain : des difficultés à Enquêter en période pandémique ?
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.