This article is built upon both an observation and a paradox. The observation is that the dream is nowhere to be found – at least at first glance – as a theme in Tuareg oral sources and ancient poetic tradition. The paradox expresses itself in the visceral relationship poets maintain with the dream, because oneiric inspiration – from the creative and visionary dreams of poets of the past – is pervasive in their work. Using an interdisciplinary approach at the crossroads of psychological anthropology, oral history and the ‘archival turn’, the article explores the theme of the dream in Tuareg historical sources and in relation to contemporary practices.
* Je remercie sincèrement Ali, Badacha, Balkissa, Ibrahim, Zakiyatou, et les membres du programme ÉLITAF de la Fondation Maison des sciences de l'Homme, pour leurs remarques et suggestions sur ce texte et sur la recherche en cours sur les mobilités internationales des étudiants touaregs.
À partir d’un cas ethnographique – un concours de poésie touarègue au sein d’un festival au nord du Niger – cet article aborde la relation entre l’espace public et religieux, le genre et les normes, contestés, d’usage de la parole à la veille de la rébellion touarègue de 2007-2009. L’exclusion des femmes du concours poétique suscita différentes réactions de la part des intéressées. Les poétesses les plus jeunes furent marginalisées en raison du contenu politique de leur production. Une poétesse seulement, T., tirant légitimité de son aînesse, appuyée en cela par une partie du public et par les poètes, s’autorisa à saboter le concours en s’invitant à tout moment sur la scène, en volant le microphone et en déclamant ses tišiway (poèmes). Cet article présente un « poème de critique » récité par T. lors du concours. Après avoir abordé brièvement le champ sémantique du rire dans la société touarègue, des exemples de la production satirique féminine sont offerts pour contextualiser le poème de T. à l’intérieur d’un genre poétique touareg, l’abayak (littéralement « critique », satire ou invective). En 2006, après des négociations avec les touristes, des femmes furent admises au concours. L’une d’elles, A., remporta la victoire. Deux de ses poèmes rentrent dans le genre de la louange (temmal) notamment aux autorités politiques présentes. L’article les compare avec la critique voilée mais abrasive de T. et des poétesses « engagées », qui demeurèrent exclues du concours.
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