Des observateurs ainsi que des membres du Parti Islah ont tendance à présenter et expliquer les différents courants qui forment cette formation politique comme un « dialogue pluraliste » entre divers groupes, idéologies et personnalités. Dans ce sens, le Parti Islah est décrit principalement comme un amalgame d’idéologies, de discours, de répertoires d’action et de projets de réforme qui coexistent en son sein sans le diviser. Cette pratique dite « pluraliste » du dialogue, qui a jusqu’à présent maintenu le parti unifié à l’extérieur sans pour autant garantir de cohésion à l’intérieur, n’a jamais été épargnée par ce que Tilly, Tarrow et McAdam ont appelé des « répertoires de protestation ». Cet article propose d’analyser ce que, avec le temps, ces répertoires de protestation ont généré comme dynamiques à l’intérieur du parti. La première dynamique est celle d’un rapprochement vis-à-vis du régime au pouvoir, tandis que la deuxième mène le parti vers une opposition à ce régime. Si le dialogue pluraliste, élément donné comme constitutif du parti, permet de justifier l’existence de ces dynamiques contradictoires, où se trouvent les limites de l’unité de cette formation politique, et quelle peut être sa viabilité sur le long terme ?
En revenant sur la première phase des mobilisations initiées en 2011 au Yémen, cette contribution reconstitue le récit visuel d’un processus de changement politique « révolutionnaire » à travers le travail de photographes engagés. Analyser la contestation politique à travers la production de photographes qui campent dans un espace occupé pour protester permet de souligner l’usage de ressources visuelles contre la domination. En étudiant l’intersection entre l’espace, la photographie et la contestation, cet article interroge l’usage de la photographie en tant que support protestataire et moyen de sensibilisation politique.
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