Publiée à Genève de 1930 à 1938, la revue La Nation arabe voulait initialement s'adresser aux intellectuels européens. Les points de vue développés par les deux rédacteurs, Chekib Arslan et Ihsan al-Djabri, montrent toutefois que le lectorat visé était surtout arabe et musulman. Arslan et Djabri sont convaincus de la renaissance de la nation arabe, qu'ils attribuent en grande partie à la politique des puissances européennes dans les États arabes. Les signes de ce réveil sont rapportés, notamment l'intérêt mutuel que les Arabes se portent, la communion des peuples dans la souffrance, l'émergence de personnalités hors du commun. La revue avait une intention militante originale pour l'époque : elle entendait mobiliser les esprits en vue de mener le combat de la renaissance, arabe et musulmane, non seulement contre les puissances occupantes, mais aussi contre le projet sioniste qui menaçait l'intégrité territoriale de la Palestine, voire de la patrie arabe. Published in Geneva from 1930 to 1938, the journal, La Nation arabe, first addressed European intellectuals. Points of view developed by the two editors, Chekib Arslan and Ihsan al-Djabri, show on the other hand that the readership was especially Arab and Muslim. Arslan and Djabri are convinced of the renaissance of the Arab nation which they largely attribute to the politics of the European powers in Arab lands. Signs of this awakening are reported, in particular, the mutual interest that Arabs show for one another, the solidarity of people who are suffering and the emergence of uncommon personalities. The journal had an activist stance which was original for that time : it intended to mobilize Arabs and Muslims not only towards fighting the occupying powers but also towards fighting against the Zionist project which threatened the territorial integrity of Palestine and which symbolised the Arab nation
La rivalité anglo-égyptienne au Soudan : les enjeux de la décolonisation Le Soudan a le statut de condominium, conjointement administré par la Grande-Bretagne et l’Égypte. Le texte de l’accord anglo-égyptien de 1899 est, à dessein, resté très flou sur la question de la souveraineté qui s’exerce sur la Haute vallée du Nil. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, cette question, et au-delà celle de la décolonisation et de l’avenir du pays, est soulevée par l’Égypte qui réclame la reconnaissance de l’unité de la vallée du Nil sous la couronne égyptienne, alors que l’objectif de la politique anglaise au Soudan vise à découpler les deux entités nilotiques. La position des deux co-domini demande à être expliquée. L’arrivée en Égypte d’un nouveau pouvoir bouleverse les données : l’Égypte abandonne sa revendication et précipite la marche du Soudan vers l’indépendance.
À l’issue de la Première Guerre mondiale, l’Égypte demande l’indépendance et, devant le refus des Britanniques de la lui accorder, la population égyptienne se mobilise. L’écho international de cet épisode a été peu étudié, au-delà de son impact sur les relations anglo-égyptiennes. L’étude porte sur la perception française de la lutte égyptienne pour l’indépendance. Les diplomates et militaires français sont frappés par les pressions que les nationalistes exercent pour obtenir la mobilisation des différents segments de la population. Ils jaugent également les choix politiques britanniques. À leurs yeux, ceux-ci sont largement responsables de la situation égyptienne.
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