Doctorante en socio-anthropologie, membre du Centre Norbert Elias (UMR 8562), Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS).Les « péri-parents » : à la recherche d'un statut spécifique après une mort périnatale Résumé En France, depuis les années 1980/1990, un certain nombre de pratiques institutionnelles et privées autour de la mort périnatale tendent désormais à ménager au foetus mort une existence dans l'espace public et juridique, allant dans le sens d'une « humanisation » de cet être et contraignant le droit à certaines inflexions (inscription à l'état civil, obsèques, etc.). Derrière ces changements, donnant la fausse impression d'une institution de la personne du foetus, se profilent en réalité non seulement la volonté de reconnaître la souffrance autrefois déniée des couples endeuillés mais aussi la volonté qu'ils fassent leur deuil. Mais les enjeux sont bien plus complexes pour ces derniers : donner à cette mort une juste place et s'instituer « parents » en instituant le foetus comme un enfant, tout en maintenant une certaine spécificité à la mort périnatale.

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Depuis les années 1990, les statuts de l’embryon in vitro et du fœtus mort présentent certains attributs de la liminalité, mais se reconfigurent d’une manière nouvelle. Ils s’organisent en des situations de choix institués, accordés aux différent·e·s acteur·ice·s, engendreur·se·s et professionnel·le·s. Mais la coexistence de ces statuts opposés que la liminalité rend possible (entre « quasi-enfant » et « pièce anatomique » pour le fœtus mort, entre « enfant potentiel » et résidu d’un processus biotechnique pour l’embryon in vitro ) peut être source de flottements, d’inquiétudes, de tensions.

Boîte destinée à recevoir des « pièces anatomiques », aussi bien des foetus que des membres amputés. Elle porte le sigle DASRI (Déchets d'Activités de Soin à Risque Infectieux).

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