RésuméL’anthropologie et l’archéologie préhistorique japonaises modernes se mettent en place dans les années 1870-1880, à la suite des débats savants et des missions ethnographiques des siècles précédents. Les débats qui ont lieu dans le contexte du tracé des frontières modernes et de la colonisation affirment, à la fin du XIXe siècle, les indigènes du Nord comme «barbares préhistoriques », ceux-ci se voyant construits en tant qu’entité homogène en la figure de l’« Aïnou », altérité de « race » du peuple japonais. La controverse en anthropologie préhistorique qui secoue la Société d’anthropologie de Tôkyô, quant à la nature « raciale» du peuplement autochtone de l’archipel, peut ainsi être interprétée, dans ses enjeux politiques, dans le cadre de la construction de l’État-nation moderne.
Modern anthropology and archaeology appear in Japan at the end of the xixth century, in the context of state modernization. Centered on the Imperial university of Tokyo and on the Imperial Museum, the scholars of this scientific field consider the Japanese settlement as the result of an invasion of the archipelago : the Japanese would have repulsed the Ainos to the north, putting an end to the prehistoric times.
After the chair of Archaeology has been created, at the Imperial university of Kyoto, a new group of scholars centered on Hamada Kôsaku, maintain on the contrary that the Japanese settlement does possess some continuity with that of the prehistoric times, and imagine « Japanese prehistoric times » upon the archipelago. In 1917-1919, this new group of anthropologists and archaeologists rally other scholars of the provinces, like the Imperial university of Tôhoku, and oppose the capital's academism about the interpretation of the excavations in the site of Ko, in the suburbs of Osaka. The « Kyoto School » try to re-think the accepted paradigm of the alternance of the settlement, and substitute for a continuist interpretation of the Japanese people on the archipelago. This new discourse, opposed to the predominant one of the capital, does not have large echoes. In fact, at the same time, the annexionnism does maintain the idea of the common origins of Japanese and Korean, according to which the Japanese's origins are on the continent.
L'anthropologie moderne émerge au XIXème siècle, produit d'une division entre Sujet et Objet. La Société d'anthropologie de Tokyo est créée en 1884 dans le contexte de la modernisation du Japon. Outre leur discours sur l'Altérité, les chercheurs de cette société discutent des « origines des Japonais », de façon similaire aux débats sur les origines de l'Etat-nation qui parcourent l'Europe à cette époque. La question de la nature raciale du peuplement préhistorique de l'archipel est particulièrement centrale durant l'ère Meiji. Des anthropologues comme le médecin Koganei ou le biologiste Shirai voient rapidement dans les Aïnous de Hokkaidô les « sauvages anthropophages » de l'« âge de lapierre », cautionant ainsi scientifiquement la colonisation des territoires du Nord. Tsuboi, le fondateur de la Société, pense quant à lui que les sites de l'archipel sont le legs des « Koropokgrus », un autre peuple qui aurait précédé le peuplement aïnou. Une étude précise des débats de la Société d'anthropologie durant l'ère Meiji permet de réfléchir sur le questionnement identitaire et le discours sur l'Altérité aïnoue au Japon à la fin du XlXème siècle.
During the 19th century, industrial and universal exhibitions were held by the great powers, and the populations of their colonial empires were also exhibited to the public as scientific objects or "exotic" curiosa. Far from being limited to the West, this historical dynamic involved all modern powers at the beginning of the 20th century, as is shown in the present article. This paper draws a general view of modern exhibitions in Japan and focuses on the exhibition of colonial or "exotic" populations in Osaka in 1903, before analyzing the discourses and criticism that accompanied this exhibition.
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