Les pertes en sols des terres, leur transport et sédimentation dans les infrastructures hydrauliques, hydro-agricoles, portuaires, routières… ont poussé les décideurs à examiner de plus près cette problématique, vu son ampleur et les conséquences qu'elle engendre face aux changements climatiques attendus. Des outils d'investigation ont été mis en oeuvre pour tenter de maîtriser le phénomène, malheureusement les sols continuent à se dégrader malgré une lutte antiérosive intensive entreprise à l'échelle des bassins-versants des barrages en exploitation, dans une première phase. Le phénomène a atteint un stade parfois irréversible. Toutes les formes d'érosion y sont associées, laissant des paysages désolés. Le phénomène s'est accru et s'amplifie aussi bien dans l'espace que dans le temps, aggravé en maints endroits par le changement climatique. Des alternances d'inondations torrentielles et de sécheresses prolongées sont observées. Conjuguées à une action anthropique non contrôlée (incendies, défrichement, surpâturage…), elles rendent le bassin d'alimentation et le réseau d'écoulement très vulnérables au phénomène érosif. Cette problématique complexe reste difficile à quantifier. Si à l'échelle de la parcelle ce phénomène est maîtrisable, il l'est moins à l'échelle du bassin-versant. L'insuffisance ou l'absence de données de jaugeage et de teneurs en sédiments rend plus complexes la connaissance et l'identification du phénomène. Seules des synthèses régionales et des études bathymétriques peuvent permettre d'identifier les zones productrices de sédiments et d'élaborer des cartes ou des abaques d'aide à la décision. Tous nos travaux de recherche sont axés sur ce type d'approche et cet article propose une synthèse des résultats obtenus dans le contexte algérien en zone semi-aride.
Nous examinons ici le phénomène très complexe de l'érosion hydrique de bassins versants. L'approche adoptée consiste d'une part à quantifier l'érosion à plusieurs échelles spatiales, au sens de la méthode Wischmeier, de la simulation de pluies sur 1 et 87 m , de micro-bassins expérimentaux, de retenues collinaires et d'un barrage en exploitation, et d'autre part à rechercher un modèle régressif pouvant expliquer la relation débit solide-débit liquide pour les différentes formes d'érosion. Une zone de marnes du bassin de la Mina en Algérie, productive en sédiments pour un barrage en aval et représentant le cinquième de la surface, a constitué la zone expérimentale. Les résultats montrent que, vu la complexité des facteurs mis enjeu, il est quasiment impossible d'extrapoler à différentes échelles. Le modèle puissance caractérise la relation débit solide-débit liquide, quelle que soit l'échelle spatiale considérée.Abstract The complex phenomenon of water erosion in river basins is examined. The approach adopted aimed to (a) quantify erosion at several spatial scales, using the Wischmeier method, rainfall simulation over 1 and 87 m~ plots, experimental basins, small dams and a reservoir, and (b) to seek the regression model which best explains the relationship between sediment transport and flow rates for the different forms of erosion. The marl zone, which is the main source of sediment for the reservoir and represents a fifth of the total area of the Mina basin in Algeria, was the experimental area. The results show that, considering the complexity of the factors, it is impossible to extrapolate at different scales. The power model characterizes the relationship between sediment transport and flow rates, whatever the spatial scale considered.
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