Souvent discutée et prétexte à de très nombreux débats, la question de l’élaboration d’une « théorie de l’ESS » est plus que jamais importante pour assurer la reconnaissance et la légitimité de cette « autre économie ». Dans cette perspective, il apparaît utile de redécouvrir le concept de propriété sociale qui a été pensé à la fin du xix e siècle pour promouvoir une société de semblables et justifier la mise à disposition de biens et de services collectifs aux non-propriétaires. Dans un contexte où l’action des acteurs issus de la société civile est devenue aussi importante en matière d’organisation de la solidarité et de la protection sociale que celle qui s’exerce par le biais du service public, nous montrons que ce concept permet de suggérer un nouveau critère de démarcation de l’ESS, qui s’est historiquement construite sur l’ambition de préserver l’imaginaire d’une république sociale et juste. Classification JEL : A13, B59
La rémunération des dirigeants fait depuis plusieurs années l’objet d’une controverse publique qui témoigne de la non-réalisation des « promesses » du modèle économique libéral (i.e. une rémunération fonction de la performance). Comme le montre l’attachement des acteurs de la controverse aux principes de la justification marchande de la rémunération des dirigeants, ce dernier continue pourtant de saturer l’espace intellectuel et médiatique. Dans cet article, nous proposons une explication de ce phénomène en montrant que cette « fidélité » des acteurs au modèle économique libéral de justification de la rémunération des dirigeants est le signe que, loin de ne susciter chez eux que désillusion, la non-réalisation des « promesses libérales » rend ces dernières encore plus désirables à leurs yeux. Mots-clés : rémunération des dirigeants ; justification ; performance ; justice ; scandale
Depuis le XIX e siècle, la question de faire participer les salariés se pose comme une problématique centrale dans la conduite de toute entreprise : grands groupes comme PME, entreprises publiques comme privées. Cette thématique est potentiellement polémique, certains y voyant une nouvelle façon déguisée d’exploiter les travailleurs au bénéfice des managers et des dirigeants. Cependant, arriver à faire participer les salariés au bien collectif que représente l’organisation est au moins autant un impératif de survie économique qu’une nécessité managériale. Face au risque d’une instrumentalisation potentielle de la participation des salariés à des fins partisanes, il est de plus en plus nécessaire de définir et de proposer un cadrage théorique qui permette d’appréhender ce que participer signifie réellement et ce que cela implique pour les salariés, pour les dirigeants et pour l’organisation. Après avoir précisément défini ce que nous entendons par participation, nous suggérons l’idée que, pour être pleinement réalisée, cette notion implique que soit mis en œuvre un idéal politique d’autogouvernement. C’est là en effet, selon nous, la condition essentielle pour envisager un véritable « pouvoir agir » des individus et des collectifs sur les processus de leur propre émancipation.
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