Ne pas uriner régulièrement, se retenir volontairement à l’école favorisent la survenue de troubles mictionnels. Objectif : Déterminer la prévalence de troubles mictionnels en école élémentaire et analyser le rôle de l’accès aux toilettes en milieu scolaire sur les comportements de miction. Méthode : Étude épidémiologique observationnelle transversale descriptive, durant l’année scolaire 2017-2018, par questionnaire électronique auprès de parents d’élèves scolarisés en école élémentaire. Résultats : 2 119 questionnaires ont été analysés. Le sexe ratio des élèves était de 1,07 (garçons 1 087). 410 foyers (19 %) ont été classés comme classe « populaire ». Les élèves de CP-CE1-CE2 représentaient 60 % de l’effectif ( n = 1 273). L’utilisation globale des toilettes scolaires était de 87 % et 69 % des élèves en avaient une utilisation appropriée pour les urines. Les principaux freins à cette utilisation étaient : défaut d’hygiène et de confort (51 %), manque de sécurité ou d’intimité (33 %), accessibilité limitée (28 %). La prévalence globale des troubles de l’élimination urinaire était de 9 %. Les filles avaient une utilisation plus inappropriée des toilettes pour les urines que les garçons (36 % vs 27 %, OR 1,5, p = 0,0004). Les facteurs associés à un trouble d’élimination urinaire étaient : ne pas utiliser les toilettes (13 % vs 9 %, OR 1,5, p = 0,04), être une fille (14 % vs 5 %, OR 3,5, p < 0,0001), l’appartenance à la classe populaire (14 % vs 8 % OR 1,8, p = 0,0008). Conclusion : Les troubles de l’élimination urinaire représentent, chez les enfants d’âge scolaire, un problème majeur de santé publique dénoncé depuis de nombreuses années, les filles en sont le plus affectées. Les inégalités sociales s’invitent aussi jusque dans les toilettes scolaires.