Cet article soutient que le
« tourisme post-COVID-19 » doit placer la question des conditions et de la
précarité du travail au cœur de son modèle de durabilité. La crise présente des
opportunités pour transformer le travail dans le secteur touristique, mais la
nécessité d’une reprise économique rapide risque de faire passer cet enjeu au
second plan. La propension des organisations touristiques à sélectionner les
aspects de développement durable et de leur responsabilité sociale les plus
valorisables auprès du·de la consommateur·rice est confirmée en contexte de
crise. Les actions vis-à-vis des parties prenantes internes, les
travailleur·euse·s et leurs organisations, apparaissent négligées puisqu’elles
impliquent une transformation profonde de leur modèle économique et seraient
moins facilement valorisables auprès du·de la consommateur·rice. Nous
identifions et discutons de quatre grands leviers mobilisables pour améliorer
les conditions de travail du secteur touristique et lutter contre le travail
précaire : le développement des contraintes légales et le durcissement normatif
de la responsabilité sociale, la valorisation des bonnes pratiques de gestion
des ressources humaines auprès du·de la consommateur·rice, le soutien à l’action
directe des travailleur·euse·s concerné·e·s et à leurs organisations, et la
mobilisation des secteurs de l’enseignement et de la recherche en tourisme.
La collaboration entre les secteurs est portée comme un impératif pour résoudre des problèmes publics complexes, correspondant notamment aux Objectifs de développement durable. Cet article porte une attention particulière à l’inclusion des associations, comme organisations de la société civile, dans le tournant collaboratif de l’action publique. Alors que les enjeux de la collaboration sont importants, il existe un décalage entre le discours la valorisant et les difficultés rencontrées par les acteurs pour la construire dans les pratiques. À partir d’une analyse de la littérature et de sa fragmentation, nous proposons une évolution de l’agenda de recherche structurée autour de trois pistes articulées : (1) La mise en conversation des champs de recherche saisissant l’évolution et les aspirations collaboratives de l’action publique ; (2) Le développement d’approche multi-niveaux du processus collaboratif et l’adoption d’ancrages théoriques répondant à cet objectif ; (3) La diversification des approches méthodologiques de la collaboration.
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