Résumé Il n’est pas rare de constater, en territoire frontalier, des mobilités poursuivant des finalités diverses (achat de tabac, de carburant, de chocolat, de médicaments...). Dans le cadre de la prescription et de la délivrance des traitements de substitution pour opiacés dépendants (méthadone et Subutex ® ), des flux de patients de sens opposés et d’intensités différentes marquent la zone franco-belge du Nord de la France et du Hainaut occidental belge. La frontière, symbole d’une charnière entre deux territoires, est également le révélateur d’une charnière entre deux mondes législatifs distincts, des différentiels législatifs étant principalement à la base des mobilités. Ces mobilités transfrontalières et les rationalités qui les sous-tendent seront l’objet, dans cet article, d’une analyse détaillée.
Parler des consommations de drogues illicites en Belgique ne va pas de soi. En effet, la petite taille du pays est inversement proportionnelle à la complexité de son système institutionnel et politique, marqué par un fédéralisme dissociatif en constante évolution. Notre propos se centre sur la partie francophone du pays. Cet article n’a pas la prétention de proposer une vision d’ensemble des consommations de drogues illicites, mais plutôt d’apporter un éclairage sur certaines spécificités. Les différentes formes d’usages de drogues et les politiques pénales et sanitaires en la matière sont brièvement abordées sous un angle diachronique. Les consommations récentes de drogues illicites constituent le cœur de l’article en nous centrant notamment sur les usages en milieux festifs et le projet pilote de délivrance d’héroïne sous contrôle médical à Liège. Enfin, les pratiques de mobilité entre usages et trafics ouvrent la voie à une visée plus internationale.
À l’heure actuelle, en Belgique, les pouvoirs publics oscillent entre réponses répressives et sanitaires à l’usage de drogues, ces deux tendances évoluant parallèlement et dessinant un paysage complexe. La parution d’un arrêté royal réglementant la délivrance et la prescription des traitements de substitution (2004, revu en 2006) a eu un impact direct sur les pratiques de médecins généralistes, qu’ils acceptent ou non les suivis d’usagers de drogues. Alors que pendant plus de dix ans, les médecins ont pratiqué dans une relative tolérance de prescriptions, comment cette intrusion législative est-elle vécue dans une pratique médicale et quels en sont les effets pervers ?À partir de récits de pratiques auprès de médecins généralistes, d’observations et d’analyses en groupe, cet article propose d’analyser l’impact de l’introduction d’une nouvelle législation sur les pratiques des médecins généralistes.Les médecins qui refusaient les usagers de drogues voient en la parution de cette législation un risque supplémentaire et ne s’investissent pas. Ceux qui prenaient en charge un faible nombre de patients tentent de restreindre cette activité, voire de s’en dégager. Les médecins les plus investis dépassent le cadre légal et se voient menacés de poursuites s’ils ne s’ajustent pas. Cette nouvelle législation pose donc la question de la relève et de la spécialisation en médecine générale.In Belgium, authorities alternate between repressive and sanitary measures to drug use. Those two tendencies coexist and form a complex landscape. The recent publication of a royal decree regulating the prescription of substitution treatments (2004, amended in 2006) had a direct impact on the practices of general practitioners (GP’s), whether or not those accept the follow-up of drug users.How do GP’s experience this legal inference into medical practice, after more than ten years of practice within a relative prescription tolerance? What are the (unexpected) consequences?Based on narratives of GP’s, observations and group analyses, this paper proposes to examine the impact of the introduction of a new legislation on the practices of GP’s.Those GP’s who used to refuse drug users see in the introduction of this new rule an additional risk, and decide further not to involve. Those who took a small number of drug users patients try to diminish or to stop this activity. Those most involved GP’s overreach the legal framework and see themselves threatened of law suits if they don’t adjust. This new legislation might have consequences for the access to GP care for drug users, and therefore rises questions around specialization in general practice.En Bélgica en la actualidad los poderes públicos oscilan entre respuestas represivas y sanitarias ante el consumo de drogas, dos tendencias que se desarrollan paralelamente y dibujan un paisaje complejo. La aparición de un reglamento real que rige la entrega y la prescripción de tratamientos de sustitución (2004, revisado en 2006) tuvo un impacto directo en las prácticas de los médicos generalistas, ya sea...
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