À la lumière de terrains ethnographiques au sein d’une retraite silencieuse Vipassana et d’une formation MBSR, mindfulness based stress reduction , cet article s’intéresse au processus de transformation, à la performativité des perceptions corporelles, des pratiques qui amènent à la construction du sujet comme méditant, en mettant l’accent sur le silence, parfois interprété comme une expression de la spiritualité. Si la MBSR se définit comme « laïque » alors que le courant Vipassana se présente comme issu du bouddhisme Théravada, comment les pratiquants peuvent-ils être amenés à rencontrer les mêmes expériences ? Mots-clés : Méditation. Spiritualité. Ethnographie. Silence. Expérience.
À partir des années 2000, le yoga connaît un succès croissant et s’est transformé pour mettre l’accent sur l’expérience corporelle, l’épanouissement personnel, éléments caractéristiques du bien-être dans le contexte sociohistorique actuel. Si les contributions en sciences sociales témoignent d’un intérêt récent pour le bien-être, rares sont les études qui se penchent spécifiquement sur les liens entre yoga et bien-être. Grâce à des terrains ethnographiques et des entretiens menés auprès de pratiquants et de professeurs de yoga en France, en Suisse romande et en Inde, cet article interroge la manière dont les pratiquants incorporent ou non ce bien-être. Comment passe-t-on du bien-être comme obligation sociale à une intériorisation par les individus ? Partant des représentations du yoga dans les médias, cet article revient sur les raisons historiques et sociales qui ont conduit à une requalification de cette discipline. Pourtant, les réalités du terrain montrent des itinéraires de pratiques plus hétérogènes. Selon l’implication dans la pratique du yoga moderne, les glaneurs mettent l’accent sur l’épanouissement dans le bien-être, alors que ceux qui s’astreignent le plus à une maîtrise de leur corps, de leurs actions (les enthousiastes et les passionnés) valorisent plutôt la santé et/ou la spiritualité.
Many medical studies demonstrate the benefits of yoga; however social sciences focus more rarely on the links between yoga and well-being. Starting from an anthropological approach, this article presents a study that connects the subjective discourses of yoga practitioners with the objective data on well-being (through heart and respiratory rates). Save for the presentation of this experimentation, the discussion will allow us to discover the contribution of each approach, but also to emphasize the variations according the level and the type of received with practitioners having learnt the same breathing technique.
Basé sur une enquête ethnologique multi-sites (France, Suisse romande et Inde) et
mêlant entretiens semi-directifs et observation participante, cet article plonge
dans l’univers des pratiquants de yoga qui partent en ashram ou en « vacances
yoga ». Il interroge le tourisme du yoga en partant des motivations, pour
exposer certaines caractéristiques en termes de lieu, de temporalité et
d’activités, et s’intéresse aux conséquences de ces séjours sur les parcours de
vie. Passant de l’échelle macrosociale à l’échelle microsociale, les retraites
en ashram marquent souvent un passage pour s’engager pleinement dans la
pratique, voire changer de vie.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.