Réputée épineuse-au point que Georges Molinié, d'une pirouette restée fameuse, en avait naguère proposé une définition purement méthodologique : « […] le style peut difficilement s'appréhender autrement que comme objet d'étude de la stylistique […] » (Molinié 2004 : 1-2)-la notion de style est, au moins, d'extension variable, du fait de style local à la facture globale d'une conduite, le cas échéant appréhendée dans l' artefact qui en résulte 1. C'est pourquoi son association à la catégorie d'événement 2 pose une question elle aussi à géométrie variable-une variation dont on se contentera pour l'heure de ressaisir deux actualisations remarquables dans le champ de l'art verbal auquel on se cantonnera désormais. À donner au terme de style son acception locale, visant un fait de style (ou plutôt, en pratique, une collection de faits de style), on retrouve en somme la question riffaterienne de l'« agrammaticalité » conçue comme rupture des attentes discursivesqu'elles soient d'ordre morphosyntaxique, sémantique, figural…-induites par l'économie générale de tel texte ; dans les écrits de Riffaterre, l'agrammaticalité ainsi comprise tend à constituer la trace d'un intertexte 3. Alors que sa redénomination comme saillance 4 présente l'intérêt de mettre davantage l'accent sur le contexte d'apparition de la rupture-autrement dit sur le fond par rapport à la forme, dans le vocabulaire de la psychologie de la perception-, sa redescription comme événement permet de l'envisager en termes temporels, impliquant en tant que tels la position d'une conscience, soit une perspective psychologique, qu'on l'appréhende de manière phénoménologique ou cognitive. Si l'on a choisi de privilégier ainsi la stylistique structurale de Michael Riffaterre, c'est en raison de son ancrage linguistique-qu'indique d'ailleurs d'emblée le mot d' agrammaticalité-mais il est clair que la déconstruction défendue par Paul De Man 5 ou encore, dans le domaine français, la promotion herméneutique du « dysfonctionnement » qui caractérise l'« étude des textes 6 » pratiquée par Michel Charles participent d'une logique attentionnelle comparable. Ce n'est pas à dire, du reste, que l'intention 7 (plus ou moins délibérée) de l'auteur se trouve radicalement exclue du champ de l'analyse-elle y est au contraire souvent présente, ne serait-ce que Le style peut-il faire événement ?
Perec: A Poetics of Photography Photography and photographs are extremely and willfully present in Perec's works — and treated with suspicion and disdain. Photographs, whether taken by Perec, commented or written "around" by him, or either real or fictitious points of departure for his narratives, dovetail with his writing proper, based on uncertainty and incompleteness, because of their fundamentally truncated nature.
Résumé Sans poser l’hypothèse d’un caractère genré de l’écriture – si l’écriture oulipienne apparaît factuellement comme un métier d’homme, il n’en découle pas nécessairement qu’elle ressortisse pour autant à un genre déterminé, et stylistiquement identifiable comme tel – on se propose ici d’interroger les raisons de l’apparente difficulté à être une auteure « à contraintes », en considérant en particulier les stratégies à l’oeuvre dans quelques textes de Michelle Grangaud, Anne Garréta et Michèle Audin.
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