L’église Saint-Denis, dont la construction est traditionnellement attribuée au premier prince-évêque de la cité, le célèbre Notger, est la plus ancienne de Liège. Elle constitue non seulement un édifice phare de la construction mosane et de l’histoire de la cité des Princes-Évêques, mais aussi un témoin in situ de l’évolution de l’architecture religieuse au cours du dernier millénaire en Belgique. Bien que l’intérieur de la nef soit désormais entièrement recouvert d’un décor de style baroque, ses combles, non visibles du public, conservent, intactes ou modifiées, les différentes phases d’une histoire complexe du bâti. Afin d’évaluer son origine et d’identifier l’évolution de sa construction, la charpente a fait l’objet d’une étude transdisciplinaire combinant archéologie du bâti et dendrochronologie. Il en résulte l’identification et la datation précises des différentes phases, situées dans leur contexte historique, ainsi qu’une amélioration et un prolongement du référentiel de la dendrochronologie pour le haut Moyen Âge en Belgique.
Le développement d’une approche comparative entre l’évaluation de la quantité de grumes mises en œuvre dans une charpente de comble et le volume de bois présent dans ce même comble, permet l’acquisition d’informations relatives aux contextes économique, technique et social dans lesquels le chantier a été conduit. En réalisant ce type de comparaison de façon systématique dans vingt-trois édifices religieux mosans (Belgique et Pays-Bas), il est possible de retracer, étape par étape, grâce aux datations dendrochronologiques des charpentes du xiie au xviiie siècle, les causes et les moteurs ayant influencé les modes de construction des charpentiers. En parallèle, la confrontation de ces enseignements avec les volumes de fer utilisés dans les combles rend compte de la prise d’importance de ce matériau au fil du temps et de l’évolution des principes architecturaux. Ce volet de l’étude a été enrichi d’analyses archéométallurgiques destinées à déterminer le mode de réduction employé pour produire ces éléments métalliques afin de mesurer l’éventuelle influence d’innovations sidérurgiques sur l’emploi du fer dans les charpentes médiévales et modernes, sachant que la Wallonie a connu, à partir de la fin du Moyen Age, le développement précoce de la métallurgie du fer indirecte (métallurgie moderne) en lieu et place de la métallurgie du fer directe (métallurgie ancienne).
L’archéologie du bâti est aujourd’hui une discipline de premier plan dans le paysage patrimonial bruxellois. La pression immobilière et la mise en place d’une réglementation urbanistique régionale inscrivant les interventions archéologiques dans les processus de rénovation et de restauration du patrimoine immobilier ont permis un essor très important de la discipline. L’administration en charge de l’archéologie multiplie les interventions tout en mettant en place une série de projets de recherches en collaboration avec des institutions scientifiques. Cette contribution entend présenter succinctement l’ensemble des projets de recherche et illustrer la richesse des résultats par la présentation d’un ensemble particulier de maisons récemment étudiées.
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