Le présent article rend compte des travaux du Séminaire interdisciplinaire d’études juridiques (SIEJ) de l’Université Saint-Louis – Bruxelles portant sur le thème « Quelle(s) formation(s) – et quelle(s) recherche(s) – pour quel(s) juriste(s) et pour quel droit ? ». Rédigée par des politologues, la contribution s’interroge sur l’évolution de la place des juristes dans la fabrique de l’action publique dans la Belgique contemporaine. Elle pose l’hypothèse d’une perte de monopole des juristes dans l’activité politique, et ce, tant dans les représentations (des professionnels de l’action publique) que dans la réalité (des profils de formation de ces mêmes professionnels). Elle esquisse deux lignes d’explication. La première, située dans du « temps court », renvoie à de « nouvelles » caractéristiques dans les pratiques de gouvernement qui impliquent de « nouvelles » fonctions et compétences. La seconde, située dans du « temps long », se réfère à un processus de déconnexion dans la relation mutuelle entre les praticiens du droit et le champ politique : relation au sein de laquelle le droit s’est constitué comme la « science de l’État ».
À partir du texte de Giacomo Delledonne sur « La croissance économique dans l’ordre juridique », cet article dessine des pistes de recherches sur l’histoire de la pensée constitutionnelle contemporaine envisagée du point de vue d’une sociologie historique des savoirs juridiques. En se centrant sur le cas de l’Allemagne de l’Ouest et du rôle des juristes dans la reconstruction d’un ordre politique, il interroge la façon dont la pensée constitutionnelle s’est saisie de la croissance et retrace l’émergence du paradigme écologique. À partir des cas des juristes « étatistes » comme Ernst Forsthoff ou Ernst-Wolfgang Böckenförde, il met en évidence comment la pensée constitutionnelle parvient à maintenir une position d’équidistance par rapport à l’affrontement entre les paradigmes écologique et croissanciel.
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