La découverte d'un atelier de réduction du fer du haut Moyen Age (vme-xe s.) à Ludres (Meurthe-et-Moselle) et l'étude archéométrique, réalisée au Laboratoire d'Archéologie des Métaux et au Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques à Nancy, représentent un acquis important pour la compréhension des anciennes techniques sidérurgiques. Son premier intérêt est d'avoir livré les restes de cinq bas-fourneaux, — dont deux particulièrement bien conservés — , les premiers connus pour cette époque en Europe occidentale. Mais au-delà, l'étude des résidus de réduction (les scories) et l'identification du type de minerai utilisé (la minette lorraine) reformulent en des termes nouveaux toute l'histoire du développement de la sidérurgie en Lorraine. Elle soulève, en outre, des problèmes techniques très spécifiques liés aux caractéristiques du minerai (auto-fondant, peu riche en fer, taux de phosphore élevé). Il est apparu nécessaire de s'interroger sur les éléments techniques qui ont motivé ce choix, alors qu'un autre type de minerai, a priori plus avantageux, était alors disponible. La reconstitution des conditions de réduction montre qu'on a cherché à produire un métal très carburé. Or si les forgerons n'ont à l'époque qu'une approche purement empirique des phénomènes physico¬ chimiques mis en œuvre, ils savent parfaitement, grâce à un savoir-faire séculaire, quelles sont les conditions à réunir pour produire la qualité de métal recherchée. Et on peut penser que, tout autant que la maîtrise de la conduite des fourneaux, le choix du minerai intervient alors de façon déterminante.

Colardelle (Michel), Forrières (Claude) et Verdel (Eric). — Metallurgy in the fortified habitat of Colletière in Charavines (XIth century). Among the various artisanal activities that allowed the settlers on the shores of the Paladru lake in the beginning of the 11th century to nearly reach autarcy, iron metallurgy was essential. Although little physical proof was so far discovered, it's probable that there was a reduction low-furnace for iron production in the Colletiere curtis of Charavines. On the other hand, it's sure that several forges were built on the northern and western sides of building II, covered and protected by large overhanging roofs. Clay working areas, forge fire-places, quartzite anvils, ingot's fragments, rough drafts and finished pieces show a high quality metallurgy which is confirmed by metallographic analyses.

No abstract