L’Ébullition est une association d’éducation populaire drômoise dont l’approche féministe et la pratique du théâtre-forum sont les deux piliers historiques. Depuis cinq ans, l’association fait exister des espaces collectifs pour mettre le soin au centre des relations sociales. Clémence Emprin, l’une des coordinatrices de l’association, revient sur l’origine du projet : libérer la parole des femmes des quartiers populaires de Romans-sur-Isère sur le travail du care 1 et ses conséquences.
Un projet de recherche scientifique cristallise plusieurs tensions temporelles. Étudié en tant que dispositif, il transforme les pratiques de recherche et particulièrement les pratiques de communication. Dans le cas de la recherche en écologie, l’expérimentation en milieu naturel, emblème de la modernisation de la discipline, introduit la temporalité de phénomènes naturels difficilement maîtrisables. L’étude du projet Inbioprocess permet de suivre les pratiques communicationnelles de gestion du temps afin de concilier le travail expérimental en milieu naturel et le suivi d’un planning de projet. Pour cela, matériaux ethnographiques et discursifs sont complétés par des entretiens. L’action B du projet est centrée sur le détournement d’un bras de rivière dont la réalisation se confronte à certaines difficultés. Cette contribution met en évidence le rôle des productions discursives comme trace du rapport au temps et comme prise sur les événements naturels. Si les chercheurs naturalisent des critères temporels pour l’évaluation, l’écriture permet de faire récit de l’imprévisibilité. De même, la circulation de documents est à l’origine d’une nécessaire complémentarité des temps. Nous montrons également l’importance des pratiques d’ajustement et les risques liés à une hiérarchisation du temps court du projet sur le temps long de l’équipe. La gestion communicationnelle des temporalités apparaît comme un élément central de la réalisation d’un projet scientifique.
Dans le champ indissociablement scientifique et politique de la biodiversité, l’Institut Français de la Biodiversité tient une place spécifique. Groupement d’intérêt scientifique visant à coordonner les recherches françaises, l’Institut doit apparaître comme l’interlocuteur légitime pour plusieurs publics (organisme de recherche, ministère, gestionnaire, grand public etc.) auxquels il s’adresse et avec qui il travaille. Comment concilier identité fédératrice et visibilité institutionnelle ? Quels enjeux identitaires l’analyse de l’énonciation de l’Institut Français de la Biodiversité révèle-t-elle ? Notre approche articule un corpus de documents (lettre d’information et appel à proposition de recherche) avec des entretiens menés auprès de membres de l’équipe de direction. Si l’énonciation se standardise au cours des sept années, la polyphonie institutionnelle est marquée par l’articulation entre enjeux globaux et locaux, scientifiques et politiques. Une énonciation impersonnelle et technique facilitant la coordination se combine avec une énonciation plus familière portée par un scientifique charismatique visant l’adhésion des publics. L’analyse discursive révèle deux enjeux majeurs du positionnement institutionnel, standardisation et captation, auxquels la lente élaboration d’un discours collectif et d’une identité hybride auront à faire face.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.