L’idée selon laquelle le temps, son organisation, sa discipline est un facteur discriminant permettant de séparer nettement la période industrielle de celle qui la précède a longtemps prévalu chez les historiens. Cet article s’inscrit en faux contre cette thèse : les conflits autour du temps de travail doivent être inscrits dans la longue durée des rapports sociaux de production. Nous dressons ici une esquisse large des conflits où le temps est un élément de la mobilisation des travailleurs, du XIVe au premier XIXe siècle. Alors qu’au Moyen-Âge, certains conflits portent clairement sur la remise en cause de la définition du temps de travail, à partir du XVIIe siècle, le thème semble s’estomper. Mais apparaissent alors des conflits qui portent sur le contenu du travail effectué dans un temps donné. La première industrialisation ne change pas véritablement la nature des revendications. Elles proviennent encore majoritairement d’ouvriers engagés dans des activités traditionnelles. Les ouvriers d’usine, quant à eux, ne sortent globalement pas de leur mutisme avant les décennies 1860/1870.
Corine MAITTE Le réformisme éclairé et les corporations: l’abolition des Arts en Toscane Si l’abolition des corporations en Toscane est bien connue de l’historiographie italienne, cet épisode n’a que peu bénéficié du renou~vellement récent des études sur le monde des corporations et, bien que fortement lié aux discussions européennes sur les mérites et sur~tout les démérites des organisations institu~tionnelles du travail, la précocité de l’abolition toscane reste mal connue en dehors de l’Italie. Cet article réexamine donc les modalités de la suppression, en replaçant les discussions tos~canes à la fois dans le contexte de réforme du début du règne de Pierre Léopold et dans l’en~semble des discussions européennes. Il étudie également la portée et la signification des mesures prises,en prenant l’exemple des déci~sions concernant l’Art de la Laine, tant à Florence que dans l’un des centres textiles les plus dynamiques du Grand Duché, Prato, qui avait conservé ses propres corporations. On constate alors que les discussions concernant les corporations n’étaient pas le privilège des seuls administrateurs gravitant autour du nou~veau Grand Duc et que, dès la Régence, des avis très contrastés s’étaient opposés.
Dans le monde productif de la période médiévale et moderne, l’imitation est un phénomène généralisé. De nombreuses recherches dans le champ de l’histoire économique ont montré que l’imitation et la copie ne sont pas une pathologie du marché, mais un mode normal de son fonctionnement, voire une condition de son développement, et ceci que ce soit dans le domaine du luxe ou de l’ordinaire. Faire le point sur la signification des mots à travers les définitions qu’en donnent un certain nombre de dictionnaires de l’époque est donc une première approche nécessaire. On se rend compte ainsi des limites floues entre imitation, copie, contrefaçon, faux. L’étude d’un secteur précis, celui du verre, dans lequel l’imitation joue un rôle fondamental en même temps que s’y définit progressivement la notion de contrefaçon, constitue le complément indispensable de cette analyse.
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