Without minimizing the horrors of the genocide in Rwanda in 1994, the book by Marie Béatrice Umutesi,Fuir ou mourir au Zaïre(“Running Away or Dying in Zaïre,” L'Harmattan, 2000), published under the English titleSurviving the Slaughter: The Ordeal of a Rwandan Refugee in Zaire” throws a much needed light on the plight of Rwandan refugees in Kivu from the time they fled Rwanda, many of them as ordinary, peaceful citizens. If we want to understand the events that continue to unfold in the region, and if we want to improve the aid humanitarian agencies provide, we need to consider Umutesi's story—a story in which distant international organizations, with their own views and objectives, took actions that had deleterious consequences for ordinary people.While some refugees pursued dubious policies in the camps, people of good will went on helping others while they all were in exile. Their collective support systems helped them retain their dignity under the worst of circumstances and, when their fragile safe haven came under attack, helped them endure a hell that seemed at times unendurable. Telling the complete history, as Jan Vansina helped to do in his recent book (2004), and putting ordinary people back into the picture, are the surest ways to avoid lethal stereotypes and quick categorizations that hinder our understanding of complex situations and produce simplifications that contribute to more injustice.
Un hiatus sépare la montée de la peur, du racisme et de la violence, du passage à l'acte massif que furent le génocide des Rwandais tutsi et les massacres qui l'ont accompagné. L'événement déclenchant que fut l'attaque de l'avion présidentiel ne rend pas compte, à lui seul, de l'ébranle-ment des milices et de la mobilisation populaire. Au-delà de toute explication, il restera toujours une part inexpliquée de ce basculement. Le présent article replonge le lecteur dans les circonstances internationales particulières et les slogans du début des années 1990 qui formaient l'arrière-plan des négociations internationales et de la marche locale vers le multipartisme. Il le fait en adoptant les vues qui imprégnaient encore le quotidien de très nombreux Rwandais ruraux sans oublier ce fond commun de l'humain qui nous rend possible, au moins intuitivement et au-delà des mots, de saisir ce glissement d'un quotidien de paix apparente à un quotidien de violence extrême. Derrière le miroir fragile de la réalité se déploie un monde si semblable au nôtre mais où plus rien ne bride les fantasmes. Quels ressorts les mobilisateurs ont-ils pu toucher pour provoquer ce saut à travers le miroir? A dix ans du génocide, cet article se veut commémoratif et plaide pour une justice qui soit aussi une justice sociale dans un des pays les plus pauvres du monde.
La lutte contre l’impunité et les commémorations officielles en appellent certes à des valeurs universelles mais, dans le cas du génocide rwandais, elles ne peuvent se détacher de stratégies locales et d’une instrumentalisation de l’histoire à des fins très politiques. Elles ne débouchent donc pas sur un véritable travail de deuil ni sur une réconciliation nationale. La Belgique, au cœur de l’histoire contemporaine du Rwanda, a pu mieux trouver les moyens de repenser son histoire coloniale et inaugurer peut-être des relations véritablement postcoloniales avec le Rwanda de l’après-génocide.
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