L'un de nous a eu l'occasion, au mois de juillet 1971, de récolter à Desenzano (province de Brescia, Italie), à proximité du lac de Garde, un certain nombre de larves de moustiques. Elles vivaient dans un réservoir servant à l'arrosage de jardins et contenant une eau riche en matières organiques. Les larves, rapportées au laboratoire à Strasbourg, ont été immédiatement diagnosti quées comme celles de Culex pipiens pipiens et d'Aedes aegypti. Aedes aegypti est bien connu en Italie, mais sa réparation est purement littorale, sauf peut-être en Toscane, puisque Ficalbi l'a capturé à Florence. Les points les plus septentrionaux cités par Christophers (1) sont Gênes (44,25° N) pour la côte méditerranéenne et Ravenne (44,25° N) pour la côte adriatique. Dans ces régions, Aedes aegypti doit pouvoir se perpétuer quitte à hiverner à l'état d'oeuf. Desenzano par contre est situé largement au nord de 45° N, mais à proximité du lac de Garde, c'est-à-dire dans une région au climat particulièrement clément. Il serait cependant intéressant de le rechercher à nouveau pour décider s'il est autoch tone ou accidentel. En effet, le tableau de Christophers (1960, p. 37) fait état de localités françaises comme Brest (48,24° N), ou Dol-de-Bretagne (48,31° N) ou Bordeaux (44,48° N) où on a signalé Aedes aegypti. Dans le cas de Brest ou de Bordeaux, la présence d'Aedes aegypti est un accident dû à une importation par navire en provenance de l'Afrique occidentale ou des Antilles. On aurait pu ajouter aussi Saint-Nazaire qui a eu son épidémie de fièvre jaune, mais dans ces localités Aedes aegypti ne peut absolument pas être considéré comme indigène, car il ne s'est pas. implanté. Certaines localités françaises ont été indiquées sur le littoral méditerranéen mais, malgré un climat plus proche de celui où vit normalement Aedes aegypti, il ne semble pas non plus que, malgré des apports incessants pendant plus de cent ans à partir de l'Afrique du Nord, où il pullule, il ait jamais réussi à se perpétuer. (1) Aedes aegypti the yellow fever mosquito, Cambridge, 1960.