Résumé Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’intérêt pour la période de l’Âge du Fer a été progressif. Les années soixante-dix sont marquées par un véritable dynamisme de la recherche qui renouvelle les connaissances. Jusqu’à présent, aucune réflexion n’avait été menée sur la production d’objets en fer qui a pourtant servi à caractériser la protohistoire récente. L’utilisation du fer est attestée, les objets retrouvés sur les sites en témoignent. Cependant, les données ne sont pas suffisantes pour penser à la présence d’atelier de forge dans la région. Il est toutefois possible de penser que les habitants possédaient le savoir-faire minimum pour entretenir et réparer les objets en fer.

Lors de leur découverte, les habitats ruraux de l’Âge du fer du Nord de la France ont d’emblée été considérés comme des fermes à vocation agro-pastorale. Toutefois, la multiplication des découvertes dans l’Europe du Nord-Ouest permet de nuancer ces attributions fonctionnelles. Dès les débuts de la période, une esquisse de spécialisation des habitats semble apparaître. Néanmoins, les témoins sont encore trop rares pour permettre de définir les conditions dans lesquelles elle se déroulait. Ainsi, bien qu’aucune structure de forge ou atelier de bronzier n’ait été découverte sur les sites des viiie-ive siècle av. J.-C., on y trouve des indices attestant d’une production d’objets métalliques en contexte détritique. Au cours du iiie siècle av. J.-C. apparaît une spécialisation dans certains domaines de production artisanale comme la production de sel. Les ateliers salicoles sont localisés à l’intérieur même des habitats enclos, dans un espace distinct de la zone domestique. Il semble également que, là aussi, une spécialisation des sites dans la production d’objets métalliques apparaisse au sein de quelques habitats ruraux de la fin de l’Âge du fer.