REMERCIEMENTS Les auteurs remercient le Centre Régional AGRHYMET qui a financé cette étude. RESUME La dégradation des terres est une problématique majeure à laquelle est confrontée l'ensemble des pays du Sahel. Relever le défi lié à la gestion durable des ressources naturelles passe par l'utilisation des bonnes pratiques de gestion durable des terres (GDT). Cependant, l'adoption de ces pratiques est confrontée à diverses contraintes. La présente étude vise à mieux cerner ces contraintes en vue de favoriser l'adoption des bonnes pratiques de GDT. Pour ce faire, une enquête a été menée auprès de soixante (60) paysans pilotes de la région du Centre Ouest du Burkina Faso. Les résultats montrent que les contraintes matérielles et financières sont présentes aussi bien dans la zone soudanienne que dans la zone soudano-sahélienne. Les contraintes techniques, celles liées à la mauvaise organisation des marchés agricoles et à l'insécurité foncière sont nettement plus prononcées dans la zone soudanienne, contrairement à la zone soudano-sahélienne. Une adoption d'envergure des bonnes pratiques de GDT pourrait favoriser une meilleure gestion des ressources naturelles et asseoir les fondements d'un développement économique et social durable. Toutefois, une véritable prise de conscience des acteurs, assortie d'un accompagnement conséquent et coordonné, s'avère nécessaire.
La faible disponibilité de l'eau de pluie et l'érosion, limitent les productions agricoles au Burkina Faso et nécessitent de développer des systèmes de culture innovants. L'étude a comparé les effets du labour conventionnel et du semis direct sous couverture végétale (SCV) sur les flux hydriques d'un sol au Burkina Faso. L'objectif était de déterminer la quantité de paille nécessaire pour limiter l'érosion et améliorer les caractéristiques hydriques du sol. Un dispositif agronomique randomisé comprenant trois répétitions et trois traitements (T0 = labour sans paillage, T2t = semis direct sous 2t/ha de paillis et T4t = semis direct sous 4t/ha de paillis) a été utilisé. Dans ce dispositif, une placette de 1,04 m² relié à un demi-fût placé sous terre par un tuyau a permis de recueillir et de quantifier les eaux ruisselées et la terre érodée. La perméabilité des traitements a été mesurée par la méthode de l'infiltromètre à double anneaux. Pour mesurer l'humidité du sol, un échantillon par traitement et par horizon a été séché à l'étuve pendant 24 heures à 105 °C. Les résultats montrent que le coefficient de ruissellement a varié de 55,27% à 16,3% sous SCV contre 94,1% sous labour sans paillage. Le SCV a réduit de 76 à 90% les pertes de terre, a significativement élevé la vitesse d'infiltration comparativement au labour (P=0,036) et a une meilleure humidité. La quantité de 2 t/ha de paillis est nécessaire et suffisante pour contrôler le ruissellement et l'érosion, améliorer l'infiltration et conserver une humidité suffisante comparativement au labour.
Au début de la crise sanitaire due à la Covid-19, certains observateurs ont alerté les décideurs d’une possible crise alimentaire dans les mois à venir en Afrique de l’Ouest. En vue d’alimenter ce débat, nous avons mené une étude en nous entretenant avec 75 acteurs du secteur agricole dans deux régions du Burkina Faso − le Yatenga et les Hauts-Bassins. Dans les deux situations, les agriculteurs et les éleveurs ont pu continuer leurs activités mais certains ont eu des difficultés de commercialisation. Les maraîchers et les arboriculteurs ont été les plus touchés par cette crise du fait des difficultés à écouler leurs produits périssables sur les marchés ouest-africains. Les éleveurs ont été moins concernés par la baisse des prix mais les commerçants de bétail sur pied ont aussi rencontré des difficultés à exporter vers les pays côtiers. Enfin, les sociétés cotonnières ont dû faire face à une baisse du prix international du coton-fibre et les producteurs de coton ont dû faire face à une baisse du prix d’achat du coton-graine à la fin de 2020. Malgré cette crise, l’agriculture burkinabè a continué à jouer pleinement son rôle nourricier grâce à la mobilisation des agriculteurs, des commerçants et des transporteurs, même si elle montre des fragilités dues à sa forte dépendance aux marchés extérieurs pour entre autres les légumes, le bétail, le coton, les mangues, l’anacarde et les intrants agricoles et d’élevage. Cette crise permet de réfléchir à des axes d’intervention afin de rendre l’agriculture burkinabè moins dépendante des marchés extérieurs et des facteurs de production importés. Cela implique la substitution des produits alimentaires importés par des produits locaux et une transition agroécologique permettant de réduire l’importation d’intrants de synthèse.
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