La kirkiite a été découverte dans le gisement à Pb-Zn de Saint-Philippe, près de Kirki (Thrace, Grèce). Elle est associée à la cosalite, la bismuthinite, la jordanite bismuthifère, la galène et la séligmannite, dans un mélange de sphalérite et pyrite.
L'analyse à la microsonde donne : Pb = 59,4 ; Sb = 0,5 ; Bi = 15,2 ; As = 6,2 ; S = 17,4 ; total = 98,7 %. Formule, sur la base de S = 19 : Pb10,08Bi2,55Sb0.13As2.91S19 ; formule idéale : Pb10Bi3As3S19.
La kirkiite est pseudo-hexagonale, groupe spatial P6322, avec a = 8,69 et c = 26,06 Å, et Z = 2. On observe deux sous-structures. Le diagramme de poudre aux rayons X est identique à celui de la "phase A" synthétique de Walia et Chang (1973). Les raies les plus intenses sont : 3,65 (5) (02.2, 11.4), 3,475 (6) (02.3), 3,260 (10) (00.8, 02.4), 3,070 (7) (11.6, 02.5), 2,854 (6) (12.0, 02.6), 2,190 (5) (22.0), 2,135 (5) (02.10), 2,003 (4) (02. 11), 1,879 (3) (02.12, 22.7), 1,815 (5) (22.8, 04.4).
En lumière réfléchie polarisée analysée, la kirkiite apparaît faiblement anisotrope, sans teinte de polarisation. On observe toujours des macles polysynthétiques très fines suivant une seule direction ; ces macles indiquent une symétrie vraie monoclinique ou orthorhombique. La microdureté Vickers est : VHN100 = 150 kg/mm2. La formule idéale donne comme densité calculée : d = 6,82.
Réflectances maximales et minimales mesurées dans l'air (λ — RM/Rm) : 420 nm -45,3/40,2 % ; 460 — 45,2/40,9 ; 500 — 44,5/40,4 ; 540 — 43,5/39,4 ; 580 — 42,6/38,6 ; 620 — 42,1/38,0 ; 660 — 41,5/37,5 ; 700 — 40,9/36,9 ; 740 — 39,9/35,7.
La structure de la kirkiite est homologue de celle de la jordanite, ce qui conduit à des associations épitaxiques. Les conditions de genèse de la kirkiite dans la minéralisation de Saint-Philippe sont discutées.