Le commerce équitable est un système de solidarité concrète entre les consommateurs du Nord et les petits producteurs du Sud. Les acteurs du commerce équitable du Nord s'engagent à acheter aux producteurs du Sud leurs produits (produits artisanaux et matières premières) à un prix juste tenant compte des coûts réels de production, en limitant le plus possible les intermédiaires de la commercialisation, en assurant des relations de longue durée, en participant directement (préfinancement et conseil) à la mise en place de projets. Les producteurs du Sud s'engagent à organiser le travail de production de manière démocratique, en respectant des conditions environnementales et sociales, et à participer activement au développement au niveau local.Depuis trente ans, ces pratiques de commercialisation répondent à deux soucis conjoints : d'une part, le souci des producteurs du Sud d'être acteurs de leur propre développement et, d'autre part, le souci des consommateurs du Nord de pouvoir acheter des produits éthiques. Par la mise en commun de ces deux soucis une multiplicité d'acteurs mobilise, autour d'un projet commun, des pratiques d'action qui ont pour vocation de montrer la faisabilité et la viabilité d'une démarche commerciale répondant à des logiques attentives aux valeurs démocratiques, solidaires et de justice sociale, aussi bien au Nord qu'au Sud.Dans cet article nous essayerons de montrer quels sont les enjeux du commerce équitable à partir de son histoire, des acteurs qui y participent et des questionnements socio-économiques qu'il engendre. Nous décrierons ses limites et ses atouts en le situant dans le cadre plus large de la mondialisation économique. Et ce, pour comprendre jusqu'à quel point ce réseau nécessite une forte trame citoyenne internationale pour continuer à exister.HERMÈS 36, 2003
Cet article analyse les pratiques de réemploi et de partage au sein des magasins gratuits qui proposent un modèle de sortie de la transaction marchande par la gratuité des biens mis à disposition. Ces expériences sont confrontées à la prégnance de l’imaginaire marchand, qui articule le « sophisme économiciste » dénoncé par Polanyi – assimilant toutes les pratiques d’échange à un échange marchand – et une compréhension étriquée du don conduisant à sa forme jugée problématique par Mauss : le don-charité. Les auteurs montrent comment la force de l’imaginaire marchand conduit à des usages et à des pratiques différentiés, parfois en contradiction avec les objectifs politiques de ces expérimentations citoyennes. Ils soulignent la nécessité d’un travail institutionnel pour soutenir l’invention d’un imaginaire alternatif rendant possible ce mode alternatif de circulation-partage des biens.
Résumé Dans le contexte gestionnaire des années 1990, de nombreuses associations ont été à l'origine de demandes d'intervention sociologique. Elles sont tiraillées entre une internalisation de la « raison gestionnaire et managériale » et une résistance à l'égard du « managérialisme ». Les apports des sociologues sont perçus comme une ressource critique susceptible d'explorer des modèles alternatifs à ceux qui leurs sont prescrits par les régulations de contrôle et de normalisation émanant des autorités de tutelle, déterminantes dans l'attribution et l'affectation des fonds. Dans ce texte, nous rendrons compte d'une démarche de recherche associant sociologues et dirigeants associatifs, qui a posé les bases d'une méthodologie d'intervention en association. Puis nous explorerons deux types de demandes d'intervention : la demande d'expertise, inscrite dans un cadre réglementaire imposé aux associations, et la demande d'accompagnement qui requiert de définir ce cadre avec les parties prenantes en présence. Nous faisons l'hypothèse que ces démarches impliquent un repositionnement de l'expertise sollicitée ainsi que de la demande initiale formulée par les dirigeants.
Cette étude a pour objet l’analyse de pratiques de réemploi et de partage en France et l’appréciation de la portée de certaines initiatives françaises s’inscrivant dans le sillage du mouvement des zones de gratuité temporaires. À partir de deux modèles de gratiferias : le Magasin pour rien à Saint-Amant-de-Bonnieure, en Charente, et Siga-Siga, la Boutique sans argent à Paris, nous nous interrogeons sur ces formes de « retour au partage et à la gratuité » pour en percevoir les ambiguïtés et les tensions. Non seulement les usages des publics qui fréquentent les lieux ne sont pas du même ordre, mais la force des représentations liées aux habitudes marchandes d’une part, aux pratiques du don d’autre part, viennent également impacter les aspirations et les attentes des promoteurs de ces initiatives.
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