Après avoir distingué les « droites extrêmes » des « extrêmes droites », l’article analyse la fascisation des espaces publics et fait le point sur les diverses manifestations de ces tendances en ligne au cours de la dernière décennie, évoquant les modes de mobilisation du réseau Internet par différents mouvements (Tea Party, Manif pour tous, Pegida, etc.). Dans un second temps sont dégagés les principaux traits des « droites extrêmes » à travers les tendances à la fabrication de l’« autre », la personnalisation des malaises sociaux, la « dépluralisation » du monde, le « déni de réalité » et l’« adresse autoritaire ».
À partir d’une étude des techniques développées par les activistes d’extrême droite aux États-Unis au milieu des années 1940, les auteurs s’attachent à saisir en détail les ressorts rhétoriques employés par ces agitateurs pour constituer leurs audiences. Ce faisant, ils dégagent les traits d’une expression politique attachée aux logiques fascistes : l’agitation. Se nourrissant du malaise social dont elle fait son fonds de commerce, l’agitation mobilise un catalogue de griefs incitant ses destinataires à des émotions destructrices : la méfiance, la dépendance, l’exclusion, l’anxiété et le désillusionnement. À la différence du militantisme réformiste ou révolutionnaire, elle ne vise pas un réel changement social mais incite ses destinataires à diriger leurs colères contre des cibles personnifiées tout en se complaisant dans un statu quo social, économique et politique.
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