L'organisation, concept fondamental en sciences sociales et en sciences de gestion, a fait l'objet d'une littérature abondante qui a permis à l'analyse des organisations de devenir progressivement un champ de recherche dominant. Ce champ de recherche s'est d'abord développé en Amérique du Nord, principalement aux États-Unis, ou a été réalisé les premiers travaux systématiques sur l'organisation ; travaux essentiellement consacrés aux problèmes de fonctionnement des unités de production économique. A lafaveur de /'exportation dans d'autres régions du monde du modèle américain de gestion et des paradigmes qui le sous-tendent, après la deuxième guerre mondiale, /'analyse des organisations a connu desdéveloppements importants en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. L'Afrique, longtemps restée en marge de cette évolution, commence son tour à connaître un regain d'intérêt pour l'organisation en tant qu'objet d'étude ; et ce à partir des années quatre-vingt. C'est une situation nouvelle que s'intéresse I'auteur de ce texte en proposant une rejlexion articulée autour de deux axes majeurs. D'une part, effectuer un survol de la littérature sur les organisations en tentant de dégager les principales perspectives d'analyse et, d'autre part, porter un regard sur la production africaine actuelle ajin d'élucider les conditions de son émergence et d'évaluer les possibilités de son développement. L'pertinence de la présente réflexion se justifie par la nécessité de construire un discours à la fois cohérent et réaliste sur l'organisation en Afrique, tout en adoptant une posture à l' attention des discours antérieurs et actuels sur l'organisation ailleurs dans le monde, notamment en Occident.

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L’analyse du pouvoir, dans le contexte des organisations africaines, révèle très souvent des situations qui échappent aux modèles d’analyse observés dans la littérature ; notamment chez différents auteurs dans le champ sociologique de l’organisation (Weber, 1971 ; Dahl, 1957 ; Crozier et Friedberg, 1977). Très souvent en Afrique, principalement subsaharienne, l’exercice du pouvoir fait référence à la capacité de l’individu à mobiliser des attributs et des ressources dans un univers invisible et accessible aux seules personnes initiées suivant des pratiques sociales traditionnelles. Cette vision initiatique du pouvoir remet en question les modèles théoriques généralement cités et qui ne permettent pas de comprendre les vrais enjeux du pouvoir en contexte africain subsaharien.

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