La fouille de la villa dite de la Carrière Dorée , à Orchies (Nord), a été pleinement réalisée grâce à deux opérations archéologiques distinctes. Le hasard de la répartition fonctionnelle des espaces antiques a voulu que l’emprise de la première campagne de fouille tenue en 2006 corresponde globalement aux aménagements de l’aire résidentielle du domaine antique, alors que ceux à vocation économique et domestique étaient compris dans l’emprise de la fouille menée en 2010. Les vestiges témoignent de la création, du développement et de l’usage jusqu’à l’abandon d’un domaine agro-pastoral au i er s. ap. J.-C. L’état d’arasement du site, l’absence de certains éléments bâtis, l’existence d’espaces vides au cœur du complexe ne sont pas suffisants pour empêcher une réflexion globale sur les caractéristiques architecturales et fonctionnelles et les raisons de l’abandon précoce du domaine.

Le site du « Clos de l’Abbaye » à Cysoing est un établissement religieux dédié à saint Calixte et fondé vers 850 par Gisèle et Évrard de Frioul. La parcelle fouillée, d’environ 5 000 m², semble correspondre aux communs de l’établissement du haut Moyen Âge. Le site se caractérise par un fossé délimitant une installation composée de plus de 150 creusements ou niveaux. L’étude des données environnementales témoigne des pratiques culturales ainsi que de la gestion du bétail. Zones d’ensilage, four, fosses, trous de poteau, cabanes excavées illustrent une forte activité. La transformation de produits primaires (céréale, laine, os, métaux) en produits finis ou semi-finis (production alimentaire, textile, vêtements, bijoux) peut être appréhendée par l’intermédiaire de divers faits archéologiques ou d’artefacts. Le mobilier céramique, peu abondant, contribue à dater le site et permet d’entrevoir certains réseaux d’approvisionnement.

L’opération d’archéologie préventive localisée dans les jardins de l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing (Nord) a mis en évidence un site dense et stratifié, occupé sans interruption ou presque de l’Antiquité à la période révolutionnaire. Le premier état de la villa se met en place dans le courant du i er s. av. J.-C. et perdure jusqu’au ii e s. ap. J.-C. Cette occupation, se caractérise par l’édification de constructions sur poteaux plantés illustrant le maintien et l’usage d’une architecture de tradition indigène. Suite à la destruction de l’installation par une série de coulées de boue, l’établissement est reconstruit adoptant alors une architecture de tradition méditerranéenne avec l’érection d’au moins trois constructions en pierre. Ces aménagements de plan rectangulaire et dotés de contreforts sont organisés autour d’une vaste cour. Ces vestiges semblent pouvoir être localisés au sein de la pars rustica . Le bâtiment le mieux préservé, encore doté de ses niveaux d’usage, a fait l’objet d’une observation carpologique. Les résultats de ces analyses associés à un examen détaillé des structures semblent confirmer la fonction de stockage de denrées agricoles pour ce modèle d’aménagement attesté dans de nombreuses villae de Gaule Belgique.