Nombre de situations d'échanges marchands paraissent relever de la catégorie «commerce populaire » ou correspondre à des pratiques de consommation dites populaires: centres commerciaux de banlieue fréquentés par des foules le weekend , marchés pseudo-provençaux visités par les touristes sur les routes du Sud l'été, ruée bi-annuelle dans les grands magasins en période de soldes, foule compacte passant de H&M à la Fnac et de Zara à Go Sport au Forum des Halles chaque samedi... Sans oublier les grappes d'individus qui vont et viennent à Barbes, autour des magasins Tati, fouillant dans les bacs sortis sur le trottoir à la quête d'une bonne affaire au prix clairement affiché. Autant de situations qui semblent illustrer l'idée de consommation populaire. À l'opposé se trouveraient alors, sur l'échelle de la mise en scène marchande et des pratiques de consommation contemporaines, les boutiques de luxe du Triangle d'Or à Paris, par exemple, avec leurs vitrines conçues par des scénographes comme des galeries d'art, leurs portes fermées et vigiles à l'entrée, leur architecture intérieure épurée, leurs objets présentés comme des pièces uniques, leurs prix élevés habilement cachés, leurs vendeurs triés sur le volet et leurs clients internationaux. Tout semble opposer la boutique Chanel de la rue Cambon dans le 1 er arrondissement de Paris et le magasin Tati du boulevard Rochechouart dans le 18 e. Pourtant, Tati semble partager avec Yves Saint Laurent, Chanel ou Dior, le privilège de faire partie de notre «patrimoine» et participe, selon d'autres logiques mais avec autant de popularité, à l'image de Paris. «Tati, c'est une institution, un temple, presque un mythe. Visité par les touristes comme la Tour Eiffel, béni par les fauchés, chéri par les fouineurs. » 1
The lifting of COVID-19-related-lockdown was greeted cautiously in Paris on May 11, 2020. There was some tentative singing, drinks with friends at a nearby café, a few cameras to immortalize the moment… Yet, barely an hour after the beginning of this first phase of France’s “deconfinement” plan, a small crowd of people gathered on the Champs Elysées to celebrate the ability to get out without a self-authorized written certification of their purpose. Nothing too exuberant, but still, seeing these residents gather in a public place that has welcomed so many Parisian festive gatherings said a lot about the general mood of the city. Like the “apéro Skype” trend[1] to which French people had reluctantly given in, the event was flaunted as a powerful emblem of the confinement period. Indeed, this text argues that social distancing has paradoxically revealed the role that festive sociability plays in our lives. In the era of protective and control measures (“gestes-barrières” in French), festivity has become all the more precious as it has been made almost impossible.
[1] [Translator’s note] “Apéro” is short for aperitif (pre-dinner drinks). As this French tradition moved online during lockdown, a new ritual was born, that of the “apéro Skype” or “Skypéro” (a portmanteau word with the same meaning).
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