L’article analyse deux modalités essentielles de l’intertexte biblique dans l’œuvre de Blanchot, l’exode et l’exil. Ces deux mouvements qui fondent l’être juif et sa « vocation métaphysique » s’inscrivent dans un lieu privilégié, le désert. Espace du dénuement total, du retour à l’origine, mais, plus encore, lieu du nomadisme et de l’errance. Dans la pensée de l’« être juif » tel que l’envisage Blanchot, l’exode est à la fois, le fondement du politique, le temps de la révélation, mais aussi celui de l’écriture, et plus particulièrement de l’écriture comme Loi. L’exil, quant à lui revêt une inflexion plus dramatique, car, au contraire de la tradition juive, Blanchot l’envisage dans la démesure d’un mouvement sans fin. Il analyse l’exil comme la conjugaison du retrait divin, de la dispersion d’Israël et de l’incondition d’écrivain. Ainsi, Kafka, en faisant conjointement l’épreuve de ces trois expériences de l’exil, peut incarner la figure de l’écrivain par excellence.
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