Les activités nautiques (voile, surf, kitesurf…) sont fréquemment construites par les municipalités des stations balnéaires comme des produits à destination des touristes. Elles sont de ce fait associées aux temps des vacances. Mais elles sont aussi un temps de travail pour ceux qui les encadrent. Les éducateurs sportifs en nautisme sont en fait contraints de travailler à contretemps, c’est-à-dire de s’inscrire dans des temporalités qui ne s’apparentent guère à celles caractéristiques des univers ordinaires de travail (vacances scolaires, jours fériés ou week-ends). Cela peut leur poser problème, notamment dans la conciliation entre travail et vie familiale. Les représentations ou perceptions du contretemps par ces éducateurs sportifs, ainsi que la manière dont ils vivent leurs situations de travailleurs dans ces temporalités, sont analysées dans cet article. Celui-ci tente d’identifier et de caractériser les ressources et stratégies utilisées pour faire face aux divers effets et conséquences du contretemps. Les résultats présentés s’appuient principalement sur des entretiens et des observations de diverses situations de travail réalisées dans le cadre d’une enquête sur le littoral de la région Pays-de-la-Loire.
Les entretiens et observations menés au sein d’établissements assurant l’encadrement de classes de mer soulignent comment le travail « d’éducation au milieu marin » prend des formes variées selon les propriétés sociales des éducateurs eux-mêmes et de l’organisation plus générale du travail. Occuper un poste d’éducateur de classe de mer est une activité professionnelle peu formalisée, où il est possible pour le travailleur de transférer des savoirs et savoir-faire constitués en dehors de l’espace de travail. L’importation d’un capital social local peut ainsi devenir un élément déterminant dans la constitution d’une offre éducative. La nature comme les modalités de cette transférabilité s’avèrent toutefois variables selon les configurations.
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