La mélancolie ou « folie calme » de Pinel a perdu depuis les années 80, son caractère de maladie autonome. Actuellement dans le DSM, elle désigne seulement une caractéristique des états dépressifs. Pourtant ce terme renvoie à un concept psychopathologique particulier dont la connaissance permet une meilleure compréhension de la maladie et une meilleure approche des patients. Nous mettrons ce concept à l’épreuve de la clinique chez trois patients ayant été hospitalisés pour un épisode mélancolique suite à une accusation de vol. Deux de nos patients ont présenté un syndrome délirant à thématique de persécution. Chez l’un d’eux, l’évolution s’est malheureusement faite vers le suicide. Nous essaierons à travers les vignettes cliniques de faire le point sur le rôle du narcissisme dans la psychopathologie de la mélancolie. En effet, chez nos trois patients, l’accusation de vol représente un événement traumatisant venant ébranler la relation à l’objet. Le moi appauvri en libido et fragile, s’identifie à l’objet frustrant afin de le préserver et le protéger de sa haine et de son activité destructrice. Il procède ainsi à une régression narcissique au stade oral tardif. Mais le moi ayant incorporé l’objet se trouve en conflit avec une autre instance qui est le surmoi. Ce dernier par sa fonction culpabilisante permet au mélancolique de se défendre contre l’incapacité du moi à être conforme à son idéal. Dans notre contexte culturel, le surmoi se trouve être plus collectif qu’individuel. Devant la perte de l’objet, l’introjection laisse la place à la projection de la haine sur un objet extérieur faisant émerger le délire de persécution. Enfin, quand l’identification à l’objet devient totale, les mouvements agressifs envers l’objet sont alors dirigés vers le moi aboutissant au non réparable qu’est le suicide.
Introduction.La créativité et le génie sont associés dans la conscience populaire, à la folie. Pourtant l’image de l’artiste a évolué toutes ces décennies, passant d’une sorte de schizophrène évidemment tourmenté à un bipolaire bienheureux et hyperactif.Objectif.Établir les mécanismes des liens unissant la créativité et l’humeur.Méthodologie.Revue de littérature en utilisant les mots clés : créativité, trouble bipolaire et tempérament.Résultats et discussion.Selon Hagop et Kareen Akiskal (1988) la prévalence des troubles bipolaires chez les créateurs est de 65 % de sujets cyclothymiques dans leur population d’artistes et d’écrivains, chanteurs de blues. British Study (1989) a établi un lien direct entre le trouble bipolaire ou cyclothymique d’artistes et d’écrivains britanniques et leur créativité : 38 % ont été traités pour des troubles de l’humeur et le 1/3 de ces artistes et écrivains font état d’oscillations sévères de l’humeur (moodswings). Elie Hantouche (2010) a souligné dans une analyse exhaustive de la littérature scientifique sur bipolarité et créativité en insistant sur le tempérament cyclothymique, que ce dernier est « un marqueur robuste de la bipolarité atténuée » et « le caractère le plus fortement lié à la créativité ». Toutefois, trop d’hypomanie tue la créativité, en effet l’hyperactivité sans période de réflexion et de contemplation ne favorise pas le processus artistique pur qui a besoin de la phase sombre de la mélancolie et de la lucidité autocritique (absente dans l’hypomanie). Bernard Granger (2004) a conclu que la bradypsychie et l’anesthésie affective de la dépression empêchent l’artiste de créer et stérilisent sa pensée. Et que dans les états maniaques les productions sont facilement débridées, inabouties et superficielles.Conclusion.Faut-il soigner les créateurs ? Faut-il privilégier l’équilibre thymique, mais respecter autant que possible la trajectoire de vie du patient sans étouffer sa créativité ?
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