Cet article propose une étude comparative de l’histoire des arts visuels en Algérie et en Tunisie des années 1960 à 1980. En prenant appui sur les textes produits après les indépendances (catalogues d’expositions publiés dans le pays ou à l’étranger, monographies et essais sur l’histoire de l’art), l’objectif est d’analyser la construction et l’évolution des discours sur l’art dans deux pays culturellement proches. Si un premier constat amène à identifier des problématiques communes, une étude plus fine des sources permet de faire émerger des divergences liées à des histoires spécifiques. Cette étude interroge par ailleurs l’homogénéité des textes de référence produits à partir des années 1980 et la façon dont s’est constituée et transmise une histoire des arts visuels dans chacun des deux pays. En effet, les auteurs fixent des périodisations et renvoient à un nombre d’acteurs si limité qu’il semble peu probable qu’ils soient les seuls instigateurs de l’émergence et de l’institutionnalisation des mondes de l’art moderne et contemporain. Nous sommes parties du postulat que l’analyse des écrits et de leur évolution donnerait des clés pour comprendre le processus par lequel l’histoire glorieuse des mouvements artistiques algériens et tunisiens s’est constituée. Nous proposons donc de repenser la mise en place de cette histoire dominante à travers l’étude des processus d’écriture de l’histoire de l’art.
In Algeria , the War of Independence (1954-62) and civil war of the 1990s are the two events which have marked the history of the country due not only to the extent of the violence but also the ideological manipulation of both events. The anamnesis effect identified by academic analysis with respect to these conflicts is observed in the production of a generation of contemporary artists for whom memory, in its broadest sense, is no longer about an untouchable past but instead has become a means to construct, and be active in, the present in a way that is not overdetermined by a single notion of identity. In drawing upon the archive — such as film, documentary or photograph — contemporary Algerian artists such as Ammar Bouras, Mustapha Sedjal, Sofiane Zouggar, or Dalila Dalléas Bouzar bear witness to a ‘need for history’ which has to be situated both at a national and transnational level. If, for artists, the use of the archive is as much a mark of authenticity as a reminder of the collective memory, its reappropriation questions the role of the image in the construction of collective imaginary of the post-independent Algerian society. Based on interviews with the artists this chapter problematizes the process of a return to the archive.
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