O presente artigo redigido em francês foi apresentado em forma de conferência na abertura do I Seminário Internacional História do Tempo Presente, promovido pelo Programa de Pós-Graduação em História da Universidade do Estado de Santa Catarina e ANPUH-Seção-Santa Catarina, realizado entre os dias 07 e 09 de novembro de 2011, na cidade de Florianópolis/Brasil. O autor, tendo em vista a historiografia francesa, apresenta um conjunto de reflexões que visa, por um lado, historicizar a emergência deste campo historiográfico e, por outro, inferir sobre os problemas e desafios presentes na escrita da História do Tempo Presente.Palavras-chave: História. Tempo Presente. Historiografia A noção de "história do tempo presente" remete a uma noção que é ao mesmo tempo banalizada, controversa e ainda instável. Ela implica em uma reflexão sobre o "Tempo", que foi durante longa data o impensado da disciplina histórica, como afirmava Michel de Certeau (1987): "Sem dúvida, a objetivação do passado, há três séculos, tinha feito do tempo o impensado de uma disciplina que não cessava de utilizá-lo como um instrumento taxonômico". Na França, a noção remete a um laboratório de pesquisa do Centro Nacional de Pesquisa Científica (CNRS), que possui esse nome e foi criado em 1978, o Instituto de História do Tempo Presente (IHTP). Seu primeiro diretor, François Bédarida (1978), o definiu como "a nova oficina de Clio". Sua instituição, segundo François Bédarida, estava associada a uma verdadeira mudança epistemológica marcada pela ascensão da dimensão memorial, a busca ansiosa da identidade e a crise dos paradigmas utilizados nas Ciências Sociais, bem 1 A revisão da tradução do presente artigo foi realizada pela historiadora
Texte publié dans Raison présente, septembre 1998, p. 5-24. « Cette expérience du mot qu'on sait et dont on est sevré est l'expérience où l'oubli de l'humanité qui est en nous agresse. Où le caractère fortuit de nos pensées, où la matière involontaire de notre mémoire et son étoffe exclusivement linguistique se touchent avec le doigt. C'est l'expérience où nos limites et notre mort se confondent pour la première fois. C'est la détresse propre au langage humain. C'est la détresse devant ce qui est acquis. Le nom sur le bout de langue nous rappelle que le langage n'est pas en nous un acte réflexe. Que nous ne sommes pas des bêtes qui parlent comme elles voient 1 . » Autant les mécanismes de la mémoire dans leur complexité que l'analyse historienne dans l'équivocité de son langage renvoient à cette proximité des difficultés du dire et a longtemps suscité un véritable recouvrement du niveau mémoriel par le niveau historique. Pour penser les relations entre mémoire et histoire, il a fallu d'abord dissocier ces deux plans pour en ressaisir en un second temps les interrelations. La dissociation histoire/mémoire1 -Pascal Quignard, Le nom sur le bout de la langue, Folio, 1993, p. 57. 2 -Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire, Alcan, Paris, 1925, Albin Michel, Paris, 1994. 3 -Maurice Halbwachs, La mémoire collective, PUF, Paris, 1950, Albin Michel, Paris, 1997 François Dosse "Entre mémoire et histoire ; une histoire sociale de la mémoire" 2 considère comme deux dimensions irréductibles l'une à l'autre. La mémoire collective se présente comme un fleuve qui élargit son lit au gré de sa course sur une ligne continue, alors que l'histoire tranche, découpe des périodes et privilégie les différences, les changements et autres discontinuités : « Dans le développement continu de la mémoire collective, il n'y a pas de lignes de séparation nettement tracées, comme dans l'histoire 6 . » Par ailleurs, si la mémoire se situe du côté de la fragmentation, de la pluralité des groupes et des individus qui en sont les vecteurs éphémères ; l'histoire, elle, est du côté de l'unicité, de l'affirmation de l'Un : « L'histoire est une et l'on peut dire qu'il n'y a qu'une histoire 7 . » La conception qu'Halbwachs véhicule de la discipline historique est très étroitement « positive » afin de mieux faire valoir les droits de la nouvelle sociologie durkheimienne à embrasser tout le champ du social. Il présente en effet l'histoire comme le lieu de l'objectivité absolue, de la non-implication du sujet-historien, de la simple transcription de ce qui a été au plan purement factuel. La posture de l'historien est alors celle de Sirius, à l'abri de tout jugement normatif et à l'écart de toute attache mémorielle : « On ne peut rassembler en un tableau unique la totalité des événements passés qu'à la condition de les détacher de la mémoire des groupes qui en gardaient le souvenir 8 . » C'est ce travail de la coupure qui spécifie donc l'oeuvre historienne, détachée de son contexte, pour mieux assumer une position de surplomb au nom de l'effici...
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