Surtout connu comme ami de Pascal et comme auteur des Loix civiles dans leur ordre naturel , Jean Domat (1625-1696) est aussi l’auteur d’un ouvrage sur le Droit public , encore largement méconnu. Déjà moderne par sa place au sein de cet ensemble publiciste, la doctrine criminaliste de Jean Domat l’est encore plus par ses distinctions des infractions et des finalités de la peine. Le fait d’avoir suscité des continuateurs et des traducteurs/transpositeurs en France et ailleurs en Europe laisse présager l’influence indirecte qu’elle exerça. Une étude du cheminement des idées qui y sont défendues confirme l’apport de Jean Domat au droit pénal et notamment au processus de codification.
Il est généralement admis que l’abolitionnisme de la peine de mort est né avec le traité Des délits et des peines de Beccaria (1764). Pourtant, quelques travaux ont révélé l’existence d’argumentaires abolitionnistes plus anciens en Italie, en France et surtout outre-Manche, dès la Révolution anglaise, en 1649. Au premier abord, ces discours divergent considérablement. Pourtant, un examen attentif révèle que par-delà les différences, ces premiers plaidoyers contre la peine de mort partagent le plus souvent deux même logiques argumentatives : une remise en cause de la responsabilité pénale et une contestation de l’existence du pouvoir du glaive. En définitive, ces premiers abolitionnistes préconisent généralement les travaux forcés, au nom d’un utilitarisme pénal, qui repose essentiellement sur une forme de déterminisme (la cause du crime est extrinsèque au criminel ou déterminée physiquement) et sur un rejet du rétributivisme (le crime n’est plus une atteinte à l’ordre naturel de la société qu’il convient de rétablir).
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