Le courant de recherche anglophone couramment désigné sous le vocable générique de « green criminology », voué à l’étude de la criminalité environnementale sous tous ses aspects, est aujourd’hui bien établi. Cette situation offre un vif contraste avec l’état de la littérature en langue française, en dépit de l’existence de contributions juridiques relatives au droit pénal de l’environnement. Cet article montre que ce contraste bibliographique est plus étonnant qu’il n’y paraît, dans la mesure où certaines des contributions pionnières furent publiées en français au tournant des années 1980. Il restitue ensuite les conditions intellectuelles d’émergence de la green criminology , ainsi que le triple constat qui cimente ce courant malgré sa relative diversité : les crimes contre l’environnement sont répandus ; leurs conséquences sont graves ; pourtant ils sont très peu punis. Présentant certains des débats qui animent ce courant, cette contribution insiste sur les désaccords relatifs à l’acception pertinente de la notion même de crime. Présenter et discuter l’apport de la green criminology permet in fine d’argumenter en faveur d’une intégration de l’étude de la criminalité environnementale dans la visée plus large d’une analyse de ce que Michel Foucault proposait de nommer la gestion différentielle des illégalismes.
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Ce document a été généré automatiquement le 30 avril 2019. Creative Commons License Mettre la prison à l'épreuve. Le GIP en guerre contre l' « Intolérable » Grégory Salle « Oui, pour les jeunes gens, cette réclusion est horrible et, hochant la tête, la tante alluma aussi une cigarette.-J'imagine qu'elle l'est pour tout le monde, répondit Nekhlioudov.-Non, pas pour tout le monde. Pour de vrais révolutionnaires, m'a-ton dit, c'est un repos, un calmant. A celui qui vit dans l'illégalité, l'existence est une perpétuelle alerte, pleine de privations, remplie de crainte pour lui-même, pour ses camarades, pour la cause. Une fois pris, tout est fini, plus de responsabilité : tiens-toi tranquille, et repose-toi ». Léon Tolstoï, Résurrection, 1899 1 1 La constitution de la prison comme front de lutte politique, dans la première moitié des années 1970 en France, a pour vecteur le retournement du principe intuitif exprimé par le personnage de Tolstoï : l'emprisonnement comme coup d'arrêt 2. Que des « éléments subversifs », accusés par l'Etat de mettre sa sûreté en péril et de menacer l'ordre social, soient pris : l'incarcération se conçoit alors aisément comme une voie sans issue, sauf celles de l'isolement et de l'attente, parfois de la mort. On pense à Antonio Gramsci, contraint à transposer le combat sur cahiers. Cependant, à la faveur de certaines circonstances, une autre possibilité peut s'ouvrir : le prolongement de la lutte dans le lieu même de la réclusion, l'exploitation du statut pénalement certifié de réprouvé social comme ressource ultime d'une révolte collective. Les actions déployées par le militantisme des « années 68 » 3 donnent à lire l'un de ces épisodes où la prison, sortant de son statut ordinaire d'invisible social, s'est imposée pour un temps sur le devant de la scène politique, pointée par un index accusateur : « Il ne faut plus laisser les prisons en paix, nulle part » 4 .
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