Depuis la transition économique des années 1990 , l’État russe s’efforce de soutenir l ’ innovation des petites et moyennes entreprises (PME ). À l’aide de différents instruments conceptuels pour encourager les PME à innover , l’État cherche à accélérer l’émergence de dynamiques d’innovation au sein des multiples systèmes productifs locaux russes . En valorisant l’héritage soviétique et post­soviétique , les PME peuvent s ’ adapter aux crises systémiques . L’instabilité institutionnelle contraint les PME à développer une pluralité de réseaux territoriaux . Ces réseaux territoriaux fragmentent la gouvernance locale et affaiblissent le dialogue entre les PME et l’État.

L’économie de rente est une économie fragilisée par la concentration de son système productif sur un secteur en particulier. A la recherche d’une plus grande diversification pour renforcer sa performance économique, l’enjeu d’un pays possédant une économie de rente est de rééquilibrer son système productif national. A l’échelle nationale, la politique d’innovation peut servir de passerelle pour reconfigurer certains secteurs productifs pouvant réorienter l’ensemble de la structure productive. Ainsi, en renforçant le système national d’innovation et en octroyant aux politiques d’innovation un rôle moteur dans le développement d’un pays, l’État peut théoriquement atténuer les effets de la rente. Cependant, un système national d’innovation, c’est avant tout un réseau d’institutions capables de favoriser le développement d’activités d’innovation au niveau sectoriel et/ou territorial. Dès lors, c’est tant la capacité d’absorption de connaissances du système national d’innovation que la fluidité de l’information véhiculée par les interrelations des acteurs du processus d’innovation qui est mis à l’épreuve. Dans le cas de la Russie, la croissance économique se base essentiellement sur les recettes de ses exportations d’hydrocarbures. Même si le pays a hérité d’une majeure partie du parc industriel soviétique et de son système scientifique et technique, l’économie russe n’a, depuis sa transition économique des années 1990, pas réussi à instaurer durablement une économie de la connaissance et de l’innovation. Afin de se prévenir d’un syndrome hollandais persistant, la Russie s’efforce de réorganiser son système productif et de valoriser le «  réservoir  » de connaissances acquis pendant la période soviétique en accordant aux activités d’innovation une dimension primordiale pour le développement économique et social du pays. Mais les multiples institutions (réformées et nouvelles) découlant de la transition économique des années 1990 ont modifié les dynamiques organisationnelles de l’ancien système productif soviétique. Dès lors, il s’agit pour l’État de rééquilibrer la structure du système productif national au travers d’une politique d’innovation capable d’intégrer les dynamiques institutionnelles des multiples systèmes productifs locaux.

The paper applies information theory and the theory of dissipative systems to discuss the emergence of complexity in an innovation system, as a result of its adaptation to an uneven distribution of the cognitive distance between its members. By modelling, on one hand, cognitive distance as noise, and, on the other hand, the inefficiencies linked to a bad flow of information as costs, we propose a model of the dynamics by which a horizontal network evolves into a hierarchical network, with some members emerging as intermediaries in the transfer of knowledge between seekers and problem-solvers. Our theoretical model contributes to the understanding of the evolution of an innovation system by explaining how the increased complexity of the system can be thermodynamically justified by purely internal factors. Complementing previous studies, we demonstrate mathematically that the complexity of an innovation system can increase not only to address the complexity of the problems that the system has to solve, but also to improve the performance of the system in transferring the knowledge needed to find a solution.