La Magione, quartier populaire du centre historique de Palerme, fait l’objet depuis plusieurs années d’un important programme de renouvellement urbain visant à promouvoir l’installation de citadins aisés. Cet article se donne pour projet de décrire les effets de la cohabitation conflictuelle entre anciens et nouveaux habitants au sein de ce quartier. Nous montrons que le relatif échec de la gentrification de la Magione doit être analysé en relation avec les usages que les habitants font des espaces publics du quartier, enjeu tout aussi déterminant que l’accès au logement du point de vue des transformations sociospatiales à l’oeuvre sur ce territoire. Émerge alors l’hypothèse conclusive d’une « nouvelle précarisation » de la Magione, entendue comme processus de déqualification d’un espace urbain partiellement gentrifié, dont nous esquissons ici les conditions de possibilités.
L’appropriation de la nuit urbaine par des activités économiques, sociales et culturelles a connu au XXe siècle une accélération sans précédent. L’intérêt croissant des sciences sociales pour cet objet de recherche a permis de mieux connaître les dyna- miques caractérisant l’évolution de l’espace-temps nocturne dans les différentes parties du globe. Cette introduction souligne la nécessité de poursuivre l’exploration de cet espace-temps complexe. Ce numéro, en réunissant des contributions de différentes disciplines et sur des régions géographiques variées, propose de lier tendances globales et spécificités locales qui (re)configurent la nuit urbaine dans la ville contemporaine. Les apports de ces contributions sont présentés et articulés autour de quatre axes : lieux et usages différenciés des pratiques nocturnes, attractivité et conflits, inégalités nocturnes, méthodologies des enquêtes sur la nuit.
Le Reuterkiez, quartier berlinois stigmatisé comme « ghetto » aux
forts taux de chômage et de criminalité et au bâti dégradé, connaît depuis le
début des années 2000 l’instauration de programmes urbains visant sa
revalorisation. Il en découle une gentrification rapide et visible, qui
s’accompagne depuis quelques années de l’essor d’un « nouveau tourisme urbain »
jeune et festif. Cet article porte sur les perceptions de cette présence
touristique par les habitants permanents du quartier et les coprésences
conflictuelles qui en résultent. Nous commençons par détailler les
transformations de ce territoire et les coprésences conflictuelles qu’on y
observe. L’analyse de ces conflits de coprésence permet ensuite de souligner
l’existence d’écarts entre différentes « normes d’habiter » aux temporalités
divergentes et de rompre avec une catégorisation trop stricte des acteurs et des
dominations. Nous esquissons ensuite les paramètres qui font varier les
perceptions et les « manières de cohabiter », puis concluons sur la nécessité
pour les politiques urbaines de prendre la mesure des enjeux sociaux et urbains
soulevés par ces conflits de coprésence.
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