Universite de la Sorbonne NouvelleC'est un truisme que de dire que la grammaire descriptive traditionel1e repose sur des notions vagues et floues. L'absence de concepts dignes de ce nom fait que ce type de grammaire (le plus repandu encore aujourd'hui helas!) ne peut decrire que ce que 1'on voit --a savoir l'enonce lineaire de surface (c'est ce que Chomsky appelle "le niveau observationnel"). 1 C'est ainsi par exemple que le sujet grammatical d'un enonce, a cause de la place privilegiee qu'il occupe dans la chalne lineaire, se voit attribuer implicitement ou explicitement, le role de locomotive de la phrase ("c'est le sujet qui fait 1'action"). Mais le sujet grammatical n'est pas seul a ne pas avoir de statut precis dans la grammaire scolaire. Si on regarde du cote du verbe, on constate que ce dernier recoit des labels tels que "dynamique" ou "statique" selon qu'il exprime "une action" ou "un etat." II est permis de se demander ce que des labels de ce genr_ peuvent bien apporter a la comprehension des phenomenes GRAMMATICAUX etant donne qu'ils renvoient purement et simplement a 1 'extralinguistique! Toujours en relation avec le verbe, la grammaire scolaire de 1'anglais parle "D'ACTION EN COURS" lorsqu'on se trouve en presence de la forme dite "progressive" {BE + ING). Implicitement une action en cours renvoie a un acteur, a un agent responsable: nous retrouvons ici la "locomotive de la phrase" et la croyance na'fve, toujours implicite, que la grammaire d'une langue colle a la realite extralinguistique, qu'elle en est le caique fidele et qu'en consequence le seul probleme pour une grammaire est d'etablir ce type de correspondance biunivoque entre discours et realite, entre les mots et les choses. On retrouve le slogan "c'est le sujet qui fait 1'action" jusque dans la fa^on dont sont traites et definis les verbes dits "defectifs," a propos desquels on dira qu'ils ne prennent pas d's a la troisieme personne du singulier --ce qui trahit une conception lineaire de l'enonce --et aussi, ajoutons-le, un manque total d'ouverture sur le probleme de la structuration des enonces. Cette conception pseudo-ergative du rapport entre SUJET et VERBE, fruit amer d'une analyse grammaticale derisoire et sterile, est responsable, nous le verrons, de tres graves bevues dans la recherche grammaticale contemporaine elle-meme. (Je ne parle pas des eleves pour qui elle constitue L'OBSTACLE MAJEUR a une comprehension des phenomenes 1inguistiques). Dans le present article, je me propose de reprendre une idee que j'ai emise ailleurs 2 concernant la place respective du faire et du dire dans la grammaire de 1 'anglais
For the author of this paper, two conceptions of grammar (and only two !) are compelling with each other at the end of the XXth century, which has witnessed the birth and the fall of several successive grammatical approaches (structural, systemic, transformational) : on one hand , the descriptive model, based on the observation of utterances, and on the other hand, the explanatory model, which looks for the raison-d'être of the surface elements in the abstract operations made by the speaker during the structuring of the utterahce. Only a metaoperational grammar, that is to say a grammar which considers the surface grammatical markers as the trace of these operations, is able to propose a coherent analysis of the working of grammatical morphemes such as DO, -ING, TO etc. For the metaoperational approach, understanding necessarily precedes any attempt at description. The pedagogical consequences of this point of view are briefly examined in the last part of the exposé.
Ce texte présente un échange sous la forme de question/réponse entre Anne Azam-Pradeilles et Henri Adamczewski, auteur notamment de la Grammaire linguistique de l’anglais en 1982 et du Français déchiffré, clé du langage et des langues en 1991. Pourquoi écrit-on une grammaire ? Comment écrit-on une grammaire ? Que signifie « grammaire » et que signifie « syntaxe » ? Quels liens entre le traité théorique et le manuel pédagogique ? Voilà quelques unes des questions pour lesquelles Henri Adamczewski propose son éclairage.
scite is a Brooklyn-based organization that helps researchers better discover and understand research articles through Smart Citations–citations that display the context of the citation and describe whether the article provides supporting or contrasting evidence. scite is used by students and researchers from around the world and is funded in part by the National Science Foundation and the National Institute on Drug Abuse of the National Institutes of Health.
customersupport@researchsolutions.com
10624 S. Eastern Ave., Ste. A-614
Henderson, NV 89052, USA
This site is protected by reCAPTCHA and the Google Privacy Policy and Terms of Service apply.
Copyright © 2025 scite LLC. All rights reserved.
Made with 💙 for researchers
Part of the Research Solutions Family.