Partant d'une enquête réalisée en mars 2017 auprès de 1222 ménages dans les villes de Douala et Yaoundé, cet article analyse empirement les déterminants de l'adoption, puis de l'usage du MM. Les résultats obtenus par l'estimation d'une régression logistique identifient comme principaux déterminants significatifs: l'effet de réseau pour les deux villes, le revenu et l'âge pour Douala, le niveau d'étude pour Yaoundé. L'usage est, quant à lui, déterminé spécifiquement à Douala par la taille du ménage, le revenu, la sécurité, etc. alors qu'à Yaoundé, ce sont les coûts réduits et la commodité des services. Nos résultats suggèrent l'importance d'une intensification de la communication sur la prise en compte des risques associés à l'utilisation de cette innovation financière. 1 | INTRODUCTION Aujourd'hui, les paiements électroniques se sont considérablement développés et constituent désormais un enjeu stratégique de développement des pays au sud du Sahara (Tchamyou, Asongu, & Odhiambo, 2019). Ils représentent, selon le GSMA (2020) un montant de 456,3 milliards de dollars, soit 26% du PIB africain. En effet, grâce à un réseau de télécommunication, lui aussi en constante évolution, ils permettent de réaliser les transactions commerciales, tout en favorisant progressivement l'inclusion financière. Leur usage encouragé par les Banques Centrales notamment en Afrique s'est accéléré avec la pandémie liée à la Covid 19 ouvrant la porte à un basculement vers le capitalisme numérique à forte diffusion de la technologie digitale (Giuseppe, Von Rueden, & Andrews, 2020). C'est avec l'expansion de la téléphonie mobile au début des années 2000, que les paiements y associés se sont généralisés. Ils désignent toutes les transactions financières effectuées depuis un téléphone mobile et débitées dans un compte d'un opérateur initialement alimenté par un dépôt de cash auprès d'un agent ou d'un commerçant (Assadi & Cudi, 2011). Toutefois, il convient de relever que la délimitation du rôle des paiements mobiles varie selon les pays. Selon Zhou (2013) par exemple, le paiement mobile s'entend comme l'accès aux services financiers des réseaux bancaires au moyen d'un téléphone portable. Dans sa composante MM, il est un instrument de réduction de la pauvreté (Porteous, 2007) et d'inclusion financière (Miishra & Singh, 2013). Le MM correspond à un système de transfert d'argent sur téléphone portable permettant aux agents économiques d'envoyer, de retirer, de mettre en réserve l'argent et de