Psychiatrists who do psychotherapyIsabelle SECRET-BOBOLAKIS 1 L e 4 mai 2012, la Fédération Française de Psychiatrie (FFP), Conseil National Professionnel de Psychiatrie (CNPP), a organisé avec l'AFFEP (Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie) un colloque sur la formation en psychothérapie des internes. Les actes d'une première partie de ce colloque ont été publiés dans le volume 51, n o 4 de Perspectives Psy. Nous publions ce jour des textes élaborés à partir des réflexions en atelier. Notre époque se caractérisant par une crise de la transmission, nous avons souhaité, nous les seniors, transmettre aux psychiatres débutants une part de notre expérience mais aussi échan-ger nos polarités qui se construisent les unes dans les autres. Pour enrichir notre approche clinique, il faut non seulement faire un travail d'exégèse des grands textes mais aussi avoir un regard analytique, voire critique ; nous devons nous remettre en question et, parfois, comme Freud, renoncer à notre « neurotica ». Nous devons enrichir notre problématique, nous ouvrant le plus possible aux diverses approches. La psychothérapie du psychiatre est spécifique et unique en son genre. Nous devons trouver la bonne distance, prendre du recul mais aussi travailler sur et avec les émotions ; nous sommes en quelque sorte un miroir réfléchis-sant des émotions du patient ; notre rencontre avec le patient voire sa famille se situe à la cime du particulier, il ne faut jamais oublier la force du transfert et du contre-transfert, la puissance des mécanismes de défense souvent protecteurs, savoir que conflictualité et alliance peuvent aller de pair et qu'également il existe une fluidité des alliances et des retournements. La psychothérapie du psychiatre est spécifi-que en ce sens qu'elle est confrontée à la butée du somatique, le psychiatre est aussi médecin, et, dans son approche psychothérapeutique, le psychiatre traverse les frontières plutôt qu'il ne clôture les savoirs. Roger Teboul dialogue avec Laure Woestelandt, interne, à propos de la question de l'hé-ritage. Roger Teboul s'interroge sur les apports possibles des sciences humaines (psychanalyse et philosophie mais aussi sociologie et anthropologie) à la constitution du savoir psychiatrique. Après 35 ans de pratique clinique, il souligne la tension entre objectivation des troubles d'une part et subjectivité incontournable des relations avec un individu malade qui est toujours à l'heure. Laure Woestelandt souligne l'intérêt des consultations partagées avec un senior où l'étudiant apprend à apprendre, ce qui lui permet de « savoir faire après avoir vu » (Foucault). Jean Chambry et Bernard Voizot s'interrogent sur la place de l'interne dans les soins psychotérapeutiques. Il nous est rappelé que la période de l'internat représente un moment du passage à l'âge