au prophète de l'islam. Ses célébrations en Afrique de l'Ouest, peu visibles et circonscrites à certains grands centres religieux-notamment Djenné, Tombouctou, Kong, Samatiguila-avant l'entreprise coloniale à la fin du XIX e siècle, sont une pratique des musulmans de rites malékites, l'école juridique dominante sur cet espace du continent. À partir de la décennie 1940, des débats sur sa légitimité ont opposé ce groupe aux hanbalites, plus connus sous les appellations de wahhabites, et ont parfois débouché sur des rixes (
Basé sur un travail de terrain commencé en 2008, ce texte aborde la stratégie managériale adoptée par des jeunes, réunis au sein d’une structure bureaucratique – l’Union des talibés de Matié Boiké Samassi (UTMBS) –, pour encadrer et accompagner une entreprise religieuse initiée par des aînés sociaux au nord de la Côte d’Ivoire. Ce projet, parti du village de Kélindjan, est une rencontre annuelle organisée par un cheikh qadiri – Matié Boiké Samassi – et ses talibés pour accomplir des actes de dévotions au prophète Muhammad à l’occasion du Maouloud. Timides au départ, ces célébrations, avec la réputation de son initiateur pour les bienfaits de sa baraka, ont commencé à avoir de la visibilité sociale suite à l’implication des jeunes. Dans un contexte de retour à la normalité, à la fin de la décennie de crise militaro-politique qu’a connue le pays, ces moments de retrouvailles ont revêtu de nouvelles formes et propulsé le Maouloud (y compris ses rituels) au-delà de cette région.
Ce travail porte sur l’usage des médias numériques dans les pratiques reli- gieuses des musulmans en Côte d’Ivoire, dans un contexte de visibilité accrue de l’islam dans l’espace public depuis l’avènement du pluralisme politique en 1990. Il étudie l’entrée des musulmans dans l’ère des médias, particulièrement du numé- rique, marquée par une pluralité de canaux de communication dont Facebook, le ré- seau social comptant le plus grand nombre d’utilisateurs dans ce pays ouest-africain. Suivant une approche plus descriptive que théorique, cette étude analyse les activités en ligne des musulmans (rencontres, échanges, da’wa, etc.) à travers les multiples opportunités qu’offre la plateforme sociale Facebook.
En ce début de millénaire, le système d'enseignement islamique en Côte d'Ivoire semble être entré dans une nouvelle ère. Après avoir obtenu la reconnaissance de vingt-deux medersas par le ministère de l'Éducation nationale en 2011, ce système éducatif a passé en 2013 la barre des cent établissements répondant aux critères d'intégration au programme officiel. Le processus d'intégration à l'éducation nationale mis en uvre depuis les années 1990 vise à réformer cet ordre d'enseignement confessionnel informel. Il a soulevé des interrogations concernant les curricula de la formation et ouvert la voie à des négociations entre les acteurs. Cet article analyse l'offre éducative étatique et la dynamique qu'elle a suscitée, aussi bien au sein de ces établissements qu'auprès de ses promoteurs, à travers une approche diachronique du parcours des écoles islamiques.
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