À l’instar de nombreux autres pays d’Afrique subsaharienne, le Sénégal connaît depuis les années 2000 une très forte croissance de sa population étudiante, mais avec des niveaux de fréquentation du supérieur demeurant encore très faibles. Sur la base de sources de données existantes (statistiques et qualitatives), le texte propose de faire un point sur l’évolution des politiques éducatives, le développement de l’offre (publique et privée) et de la fréquentation du supérieur. Si le développement de l’offre de formation s’est globalement accru, les inégalités régionales demeurent marquées, et différentes selon le sexe. Et si la scolarisation des filles dans le supérieur a progressé, elle reste encore bien inférieure à celle des garçons. Classification JEL : I2, D63
Les études sur les inégalités en éducation en Afrique francophone constituent des thèmes de recherche en développement. Au Sénégal, après le débat sur la démocratisation quantitative liée à l’accès et au maintien des enfants à l’école, la question de la qualité est de nos jours au centre des préoccupations. La libéralisation du secteur de l’éducation dans les années 1990 ouvre de nouvelles formes d’inégalités entre le privé et le public. Avec l’arrivée de la pandémie de la Covid-19, les inégalités se voient renforcées, car les établissements n’ont pas les mêmes ressources et capacités d’adaptation. Ainsi, seront analysées les réponses différenciées des établissements publics et privés. À partir de données qualitatives et quantitatives collectées, entre novembre 2020 et avril 2021, on peut voir que la mise en œuvre du protocole sanitaire et de la continuité pédagogique confirme les meilleures dispositions des écoles privées catholiques et laïques élitistes à s’adapter à la crise, compte tenu de leur histoire, de leur mode de gouvernance et de leurs moyens financiers ainsi que de ceux des familles.
Avec les indépendances, une importante agitation intellectuelle s’est emparée de plusieurs pays africains avec l’idée selon laquelle leurs universités devaient porter les germes de l’autodétermination, et partant de là, elles ne pourraient s’isoler du reste de la société. Les articulations entre les universités et leurs territoires trouvent ici leurs prémices. Il restait toutefois à trouver les modalités de cette articulation. En partant de l’exemple du Sénégal, nous analysons la cohabitation dynamique entre les espaces académiques et les espaces économiques. Il se met en place des lieux d’expérimentation d’une construc- tion conjointe d’espaces de formation, de recherche et même de production. De fait, les universités sénégalaises incorporent les territoires (qu’ils soient géographiques, économiques ou symboliques) dans leurs processus actuels de constructions, permettant ainsi de nouvelles dynamiques de recherche et de structuration de curriculum.
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