Les administrations publiques doivent désormais répondre aux injonctions de la « gouvernance de l'information », définie par le laboratoire de veille et de prospective Serdalab comme « la stratégie de l' organisation en matière d'informations (informations, documents, données) nécessaires au bon fonctionnement des organismes et entreprises » 2 . Les collectivités territoriales soutiennent ainsi des expérimentations en matière d'« intelligence territoriale », concept désignant la capacité d'innovation des acteurs d'un territoire grâce à des processus de mise en commun d'informations, mais aussi l'identité collective pouvant découler de ce processus (Bourret 2008).Les développeurs web sont des publics cibles de ces actions d'intelligence territoriale qui s'accompagnent d'un discours communicationnel en faveur de la montée du paradigme de la « co-production », comme en témoigne la multitude de formules visant à qualifier de nouveaux projets de gestion publique locale (« innovation ouverte et sociale », « Open Data », « ville 2.0 », « ville intelligente », « ville collaborative », smart cities, etc.). Ces diverses notions que l'on retrouve dans la communication territoriale ont en commun de reconsidérer le rôle des usagers des TIC (désormais perçus par l'action publique locale comme des « contributeurs » ou des « professionnels amateurs ») dans la gestion partenariale des services urbains. Le modèle de la participation et le crowdsourcing (« appel de la foule »), qui apparaissent comme des modèles économiques en vogue dans les industries créatives (Bouquillion, Matthews 2010), deviennent aussi des « modes de gestion usuels des affaires publiques » (Ibekwe-Sanjuan, Paquienséguy 2015 : 25). Au niveau local, ces évolutions
Les Big Data conduisent les entreprises à automatiser leur communication pour leurs clients ou salariés. Nous examinons à partir d’investigations empiriques d’abord les stratégies de nouveaux entrants sur ce marché des robots conversationnels et leurs places dans les dynamiques du capitalisme. Puis sont étudiées les conséquences de ces stratégies sur la communication organisationnelle. L’accent est mis sur le rôle de l’humain dans le développement de ces dispositifs, les récits soutenant le renouvèlement des relations avec les publics, ainsi que les formes hybrides du travail (salariés / intelligence artificielle) ne remettant pas en cause une organisation industrielle de la conversation.
Résumé Notre article propose l'analyse de deux corpus ayant trait à la mise à disposition de l'information publique : les discours législatifs de 1978 à 2011 et plusieurs portails « open data » de collectivités territoriales. Nous souhaitons expliquer les modalités de diffusion et de réutilisation des informations publiques et le rôle actif des collectivités territoriales dans l'actualisation de cette action publique. Nous faisons l'hypothèse d'un « détachement » (Ricoeur, 1986) de l'information publique de son institution par le passage de l'accès à la diffusion. Pour cela, nous soulignons deux processus conjoints qui conditionnent ce « détachement » : l'imposition du mode de communication et le processus de « redocumentarisation » de l'information publique constitué par le traitement des données et leur organisation pour favoriser leur accès et leur lisibilité.
L’intelligence territoriale, en tant qu’organisation à construire par la gestion et le traitement de l’information, se traduit plus particulièrement ces dernières années dans les projets Open Data des collectivités territoriales, qui renouvellent les relations entre les usagers du territoire et l’action publique. Dans un contexte où le management public est aujourd’hui renforcé dans les politiques publiques des grandes villes de France sont examinés d’une part les modes de structuration des données publiques numériques au sein des portails et, d’autre part, les modes d’« enrôlement des acteurs » dans la conception de services aux usagers du territoire. L’analyse met ainsi l’accent sur les actions de communication territoriale employées pour activer l’engagement de développeurs web (en excluant à l’inverse le « citoyen ordinaire » dépourvu de compétences informatiques), ainsi que sur les injonctions contradictoires qui ressortent des discours des politiques publiques locales.
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