Ce volume vise à mettre en relief les caractères originaux de Palmyre qui passa d’une société à base tribale à une civilisation qu’influence de plus en plus l’Empire romain. Il utilise pour cela l’épigraphie greco-latine, l’épigraphie sémitique et les donnees archéologiques.
La ville partage beaucoup de traits avec le reste de la province romaine, malgré sa position excentrée et ses contacts constants avec des zones moins hellénisées, mais reste empreinte des cultures « orientales » (araméenne, mais aussi arabe, iranienne, babylonienne). On peut ainsi définir l’identité de la ville et de ceux de ses habitants qui apparaissent le mieux, les notables. Ils participaient au fonctionnement de la cité grecque de Palmyre : on peut reconstituer des carrières et des familles qui monopolisaient la scène publique. L’aspect classique, gréco-romain, s’accompagne de la permanence de la culture locale (langue, art, religion, onomastique).
Le commerce caravanier qui fit la gloire de Palmyre est un autre lieu où étudier le rôle des notables et leur influence, hors de la cité et dans l’Empire. À Palmyre même, on peut cartographier leur position sociale grâce à ce qu’ils ont bâti selon les modalités propres à l’évergétisme de Palmyre. Les notables étaient de plus entourés de catégories de population plus discrètes dans les sources (femmes ou affranchis), mais dont l’existence et l’activité n’etaient pas négligeables (ainsi la reine Zénobie). Les notables, par-delà leur propre vie, mettaient en scène la puissance de leur famille, par des constructions de tombeaux. Ces monuments sont aussi le signe d’une pénétration peut-être de plus en plus forte de coutumes qui ont leur origine dans l’Empire romain, sans que disparaissent en aucune manière les traditions originales, en premier lieu l’usage de l’araméen.
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