Le fil de la devise : les trois dimensions de l'authenticité dans les musiques populaires underground Jean-Marie SECA Résumé : Les caractéristiques économiques et juridiques de la valeur d'authenticité artistique seront d'abord passées en revue. On soulignera ensuite que cette norme sociale découle aussi des besoins expressifs des minorités. De plus, les créateurs de musiques underground et populaires sont spécifiquement définis par la recherche d'une devise (ou projet viable d'identification ou PVI) et un positionnement plus distancié face aux conformismes musicaux et stylistiques. Cette capacité innovatrice et le désir de développer une voie originale sont alors combinés à une étrange et irrationnelle aptitude à communiquer avec d'autres fabricants de devises. L'intercommunication entre producteurs, l'activation d'une devise/VIP, le maillage de réseaux d'égaux et le refus de l'imitation finissent alors par conférer un sens sociologique à la valeur d'authenticité dans ce type d'activité.
Le but de cet article est d'interpréter le sens socio-anthropologique de l'énergétique et de l'esthétisation de la colère dans le rock. On définira d'abord le rock, au sens large, de façon structurale et par son état d'esprit créatif, puis, la notion d'esthétique de la colère ; la pulsion colérique sera conçue comme un phénomène devant être nécessairement sublimée pour entrer sur la scène sociale. Puis, nous verrons dans quelle mesure cette sublimation de la colère s'articule à une philosophie de l'ordo amoris. Ce qui reconfigurera les fonctions et le sens de la rage dans l'expression et la création rock. Nous aborderons, dans une troisième partie, quelques exemples illustratifs.
Au fur et à mesure de la succession des générations jeunes, depuis une soixantaine d'années, on note l'émergence progressive d'une naturalisation des pratiques de musique amplifiées (rock, metal, techno, rap). Ce contexte toujours plus fortement dominant est caractérisé par la multiplication d'expériences, tant créatives que consommatrices, de ces styles. La techno et ses variantes plus ou moins subversives ou ludiques en sont à la fois les derniers avatars et les espaces-temps d'intensification tant par les rythmes saccadés ou ultrarapides que dans la valorisation des états modifiés de conscience. Après en avoir décrit les grandes caractéristiques, on développera la thèse de l'existence d'injonctions paradoxales dans les emprises soniques suscitées. Les courants underground, même fragmentés et groupusculaires, seraient-ils parvenus à une situation de massification en devenant un savoir partagé par un nombre de plus en plus grand d'adeptes ?
Depuis l’époque de transition du jazz vers les formes électro-amplifiées des années 1940 et d’avènement financier du rock en 1950, on peut dire que le reste (ce qui suit et se poursuit depuis cette époque) est affaire de politique et de business, avec la cohorte des labellisations contre-culturelles, protestataires, sociétales, underground, rituellement érigées par opposition à un passé forcément décevant, « récupéré », « impur », « commercial », et considéré, dans un discours assez convenu, comme trop formaté par le marché des industries culturelles…
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