Résumé Les massacres massifs d’Arméniens de l’Empire ottoman, en 1915-1916, répondent largement aux critères de définition du génocide par le droit international (Convention de l’ONU, 1948). La République kémaliste a fait silence sur cette question pendant des décennies. Aux revendications parfois virulentes de la diaspora arménienne exigeant la reconnaissance du génocide, et aux États et institutions relayant cette demande, l’État turc oppose actuellement un argumentaire de déni nationaliste, mis en œuvre par une série d’acteurs étatiques et para-étatiques, dont « l’État profond ». Les associations de la communauté arménienne de Turquie inscrivent, quant à elles, leur démarche de « socialisation » de la « question arménienne » dans celle de la société civile non gouvernementale turque, qui travaille à la démocratisation politique, sociétale et sociale, en profitant de la candidature européenne du pays. Ce travail passe donc par des actions diverses, s’appuyant entre autres sur les travaux d’universitaires, de chercheurs et de journalistes turcs non-Arméniens. L’écriture scientifique de l’histoire du génocide reste difficile pour les historiens, trop souvent sommés de prendre parti sans nuances.
En février-mars 2011, l’épisode le plus remarqué du « printemps de Manama » a été l’occupation de la place de la Perle, souvent comparée à celle de la place Tahrir, au Caire. Mais, le conflit politique au Bahreïn restant très largement fondé sur des tensions socio-confessionnelles, la Perle était moins une centralité urbaine que le point de convergence des quartiers chiites de la périphérie de Manama. Alors que le pouvoir et la base sociale de la dynastie tribale sunnite des Al Khalifa sont surtout installés dans un « bastion sunnite » au centre de l’île, hors de la ville capitale, l’opposition, majoritaire et chiite, est ancrée dans le vieux centre ville de Manama et dans les « villages chiites » du nord-ouest et du nord-est. La spatialisation de la séquence bahreïnie des « révolutions arabes » de 2011-2012 est donc restée fondamentalement marquée par le conflit confessionnel, dans des formes qui rappellent celles du conflit d’Irlande du Nord, à Belfast par exemple.
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