Cet article est issu d’une enquête ethnographique collective portant sur l’organisation de la vie quotidienne des classes populaires à Roubaix, ville désindustrialisée qui connaît depuis plusieurs décennies un déclin démographique et urbain ainsi qu’un reflux des anciennes dynamiques de valorisation du capital. Les habitants des quartiers pauvres y effectuent des activités telles que la mécanique automobile, qui concerne principalement les hommes. Source de revenus, de qualification et de travail pour différentes générations, la réparation automobile se déploie dans la rue, sur des parkings, dans des garages « à ciel ouvert », plus ou moins clandestins, révélant la porosité de la frontière entre l’informalité et la formalité du travail. Cette activité se réalise au prix d’une plus grande emprise de la division sexuelle et raciale du travail, régulatrice de la distribution des postes et des statuts. Elle s’inscrit, plus largement, dans un système de travail de subsistance que doivent quotidiennement réaliser les hommes et les femmes des classes populaires aux marges du marché du travail formel. L’inscription spatiale de ces pratiques révèle la centralité populaire de Roubaix alors qu’elle est habituellement perçue comme une ville périphérique et reléguée.

El colectivo de investigación Rosa Bonheur acaba de publicar el 19 de septiembre pasado, en la editorial Amsterdam, La ville vue d’en bas. Travail et production de l’espace populaire El libro recoge los grandes resultados de una investigación etnográfica de largo aliento realizada entre 2011 y 2015 en una ciudad pauperizada del norte de Francia. En él, el lector se adentra en el cotidiano de hombres y mujeres que fueron expulsados del trabajo asalariado y que han debido organizarse para hacer frente a sus necesidades de subsistencia más básicas así como las de sus familias. El relato etnográfico, fiel a una tradición etnográfica francesa, se articula con una pertinente renovación de los planteamientos teóricos y analíticos sobre la vida y el trabajo en los espacios desindustrializados.